Polluants éternels

PFAS : l’Anses appelle à mieux les surveiller

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a réalisé un état des lieux de la contamination par les composés per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Elle recommande d’améliorer leur surveillance. 

  • solarseven/ISTOCK
  • 22 Octobre 2025
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    On les surnomme les polluants éternels : les composés per- et polyfluoroalkylées, aussi appelés PFAS, sont des substances chimiques présentes partout dans notre environnement. Mercredi 22 octobre, l’Anses publie les résultats d’une vaste étude sur ces produits. Au total, elle a rassemblé près de deux millions de données liées à 142 PFAS. 

    PFAS : des composés présents partout dans l’environnement 

    "Les composés per- et poly- fluoroalkylés (PFAS) constituent une large famille de substances chimiques (plus de 4.000 composés) fabriquées depuis les années 1930 et utilisées dans de nombreuses applications industrielles et produits de consommation courante, explique l’organisme en préambule. (…) Cette famille de composés chimiques présente un caractère persistant dans l’environnement, en raison de la stabilité de la liaison chimique carbone-fluor qui confère aux PFAS une résistance à la dégradation thermique, chimique et biologique." L’agence rappelle que ces substances sont présentes partout : dans les eaux, dans l’air, dans les sols, dans les sédiments et dans les biotes, définis comme les organismes vivants présents dans un écosystème spécifique. "Certains PFAS se retrouvent ainsi dans la chaîne alimentaire, du fait de leur capacité à être accumulés dans les organismes vivants, notamment chez l’Homme et peuvent entraîner des effets sur la santé."

    Air, sols... Un manque de données sur la présence de PFAS dans certains environnements 

    L’Anses constate que les données sont inégalement réparties selon les milieux. "S’il existe beaucoup de données concernant l’eau (milieux aquatiques et eau destinée à la consommation humaine) et les denrées alimentaires, les données concernant l’air, les poussières et les sols sont beaucoup moins nombreuses, en partie du fait de l’absence d’actions de surveillance les concernant à ce jour." Lors de l’analyse des informations récoltées, les niveaux moyens de PFAS dans le sang de la population française ont été relevés. Selon l’Anses, ils sont "inférieurs aux rares seuils existants (PFOS, PFOA), et sont comparables aux niveaux mesurés en Europe".

    Comment mieux surveiller les PFAS ? 

    L’organisme rappelle qu’aujourd’hui seulement quatre PFAS sont surveillés et réglementés dans les aliments, dont les œufs, les produits carnés et ceux issus de la pêche. 20 autres sont recensés comme polluants possibles de l’eau potable et rejoindront la surveillance obligatoire à partir du 1er janvier 2026. Pour l’agence, il est nécessaire d’élargir le suivi et l’observation des contaminants. Elle recommande d’intégrer 247 PFAS dans la stratégie de surveillance, avec des niveaux différents selon les substances. "Il serait pertinent de développer des stratégies intégrées d’évaluation et de gestion des risques, tenant compte à la fois du danger intrinsèque des composés, de leur présence dans les compartiments et de l’exposition réelle des populations, développe-t-elle. Par ailleurs, l’Anses rappelle que face à cette pollution, il est prioritaire d’agir à la source en limitant les émissions de l’ensemble de cette grande famille."

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