Psychologie
Cognition, émotion : et si on atteignait notre pic à 60 ans ?
La jeunesse ne serait pas le sommet de nos performances cognitives et émotionnelles : une étude révèle que notre fonctionnement psychologique global atteint son apogée entre 55 et 60 ans.

- Par Stanislas Deve
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Oubliez l’idée selon laquelle, chez l’humain, tout décline après 30 ou 40 ans. Une étude internationale, publiée dans la revue Intelligence, révèle que notre fonctionnement psychologique global – combinant intelligence, personnalité, gestion émotionnelle ou encore prise de décision – atteindrait son apogée bien plus tard qu’on ne l’imagine : entre 55 et 60 ans.
Pourquoi l’âge offre des avantages insoupçonnés
Pour arriver à ce constat, les chercheurs des universités d’Australie-Occidentale et de Varsovie (Pologne) ont croisé un total de seize dimensions psychologiques, allant des fonctions cognitives à l’intelligence émotionnelle, en passant par le raisonnement moral, la littératie financière (les compétences et connaissance nécessaires pour prendre des décisions en matière de gestion de l’argent) ou encore la flexibilité mentale. Conclusion : "L’âge moyen tardif représente la fenêtre la plus favorable du fonctionnement humain", assurent les auteurs dans un communiqué.
Si la vitesse de traitement mental, autrement dit le fait de "penser vite", diminue dès 25 ans, d’autres compétences ne cessent de croître. L’intelligence dite cristallisée (connaissances acquises), la littératie financière, le raisonnement moral ou encore la stabilité émotionnelle continuent de progresser jusqu'à la soixantaine. Avec l'âge, on devient aussi moins vulnérable aux biais cognitifs, tout simplement car l’on se connaît mieux.
Vers une redéfinition de l’âge idéal ?
Les données réelles appuient ces observations : salaires, prestige professionnel, accès aux postes à responsabilité culminent souvent entre 50 et 60 ans. L’âge moyen d’accès aux plus hautes fonctions politiques tourne autour de 55 ans. Selon un des modèles de l’étude, c’est entre 40 et 65 ans que les capacités psychologiques intégrées sont à leur paroxysme.
"Un adulte de 60 ans ne réagit peut-être pas aussi vite qu’un jeune de 25 ans, mais il dispose d’un meilleur jugement, d’une plus grande stabilité émotionnelle, et de décennies d’expérience", notent les scientifiques. Loin d’être un déclin, la soixantaine pourrait bien être le sommet de notre développement psychologique. Dans une société qui glorifie la jeunesse, ces résultats nous invitent donc à revoir nos préjugés.