Elections et débat national

Santé et Présidentielle : les propositions de Jean-Luc Mélenchon

La campagne présidentielle a commencé et, après la crise de l’hôpital et la pandémie Covid-19, nous avons interrogé les candidats et des représentants de la société civile sur leurs propositions de réforme de la Santé. Aujourd’hui, la synthèse des propositions santé du candidat Jean-Luc Mélenchon

  • Niyazz/istock
  • 04 Avr 2022
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    Le service presse de la campagne de Jean-Luc Mélenchon nous a adressé ce texte qui constitue une synthèse des propositions de santé du programme « L’Avenir En Commun » du candidat aux élections Présidentielles.

     

    Pour faire face aux inégalités sociales de santé, aux difficultés rencontrées dans l’accès à des soins de qualité ou aux enjeux de santé planétaire, nous reconstruirons notre système de santé en s’appuyant sur quatre piliers :
    Priorité à la prévention, avec la mise en place de politiques économiques, sociales, et environnementales en sa faveur : recul des pesticides, lutte contre la pollution, la malbouffe et la pauvreté, promotion du sport santé, etc.
    Un système de santé renforcé et accessible à toute et tous, qui passe par un grand service public de soins primaires et hospitaliers, par la lutte contre les déserts médicaux qui font souvent de l’hôpital le seul recours, par la création d’un pôle public du médicament et des produits de santé, ainsi que par une prise en charge intégrale par l'assurance maladie des dépenses de santé prescrites.
    La démocratisation des politiques de santé afin de permettre une réappropriation de ces questions par les citoyen·nes et de veiller à ce que ces politiques servent l’intérêt général plutôt que des intérêts particuliers.
    La mise à disposition de moyens financiers à la hauteur de ces enjeux. Sans des moyens financiers conséquents, bien plus importants que ceux du Ségur, le rattrapage de décennies d’économies ne sera pas effectué. Ces dépenses sont crédibles, chiffrées dans notre programme.

    Il nous faut stopper la désertification sanitaire et relever le défi des maladies chroniques. La coopération doit remplacer la concurrence entre les différents compartiments de l’offre de soins. Il faut articuler, d’une part, la constitution d’un véritable service public de soins primaires, organisé autour de centres de santé avec des professionnel·les salarié·es, et, d’autre part, la reconstruction complète du service public hospitalier. Les deux sont complémentaires, indispensables et doivent être dotés de moyens et de personnels à la hauteur des besoins. Les secteurs médico-sociaux et psychiatriques ont également durement souffert des coupes budgétaires : leurs moyens seront largement renforcés.

    Pour organiser le service public de soins primaires, nous organiserons des assises participatives de la médecine de proximité dans chaque région avec les acteur·ices concerné·es : représentant·es des usager·es, médecins généralistes et spécialistes, régulation SAMU, infirmièr·es libéral·es, internes de régions, service d’urgence de secteur, syndicats représentatifs, instances territoriales, etc.

    L’objectif est d’apporter des solutions collectives à l’impératif d’égal accès aux soins pour toutes et tous sur tout le territoire. Cela passera notamment par une régulation en amont des consultations de médecine générale, permettant une meilleure orientation des patient·es, par des décharges d’activités administratives, ainsi que des permanences de soins en centre de santé grâce à la mise en place d’un quota horaire mensuel à effectuer en zone de désert médical.

    Concernant l’hôpital, la priorité est l’amélioration des conditions de travail pour tous les corps de métiers, pour mettre fin à la pénurie de soignant·es et garantir des soins de qualité pour toutes et tous. Nous revaloriserons immédiatement les salaires et les carrières des soignant·es, lancerons un plan de rénovation du parc hospitalier, ainsi qu’un plan de recrutement pluriannuel de 100 000 soignant·es et médecins supplémentaires à l’hôpital, 300 000 dans le secteur médico-social et en EHPAD, et enfin titulariserons l’ensemble des contractuel·les des hôpitaux. Nous sortirons réellement du “tout T2A” (tarification à l’activité) et de la politique du chiffre.

    Nous pensons que les politiques de santé doivent prendre en compte les trois composantes physique, psychologique et sociale qui définissent un bon état de santé. Les inégalités sociales, le taux de pauvreté, la précarité, les conditions de travail, le système éducatif, l’alimentation ou la qualité du lien social influent de façon déterminante sur la santé. Une politique de santé efficace passe donc aussi par des mesures sociales et environnementales qui traitent à la racine les problématiques de santé publique. C’est ce que propose l’Avenir en commun via notamment l’instauration d’une agriculture relocalisée, paysanne et écologique, l’éradication de la pauvreté, la sécurisation des postes de travail ou encore la réduction des inégalités socio-économiques.

    Concrètement, le recours aux soins sera grandement facilité : la protection maladie deviendra un droit universel. Ceci limitera le non-recours aux soins qui aggrave in fine les pathologies. Nous élargirons la médecine du travail, par exemple aux chômeurs. Nous ferons du plan national santé environnement (PNSE) un moyen d’éradiquer les maladies chroniques liées à la malbouffe et à l’exposition aux pollutions, notamment dans un cadre professionnel (pesticides, radioactivité, amiante, produits chimiques). Nous pratiquerons une réglementation plus stricte des pratiques de l’industrie agroalimentaire et restreindrons davantage les seuils maximaux de sel, de graisses et de sucres. Nous intensifierons la lutte contre la consommation de tabac et d’alcool, premiers facteurs de mortalité prématurée. Nous déploierons un grand plan pour la santé mentale. Nous ferons de la santé publique une discipline majeure du cursus des futurs professionnel·les de santé et densifierons le réseau de structures relais, notamment PMI, CPSP, santé au travail, santé scolaire et universitaire.

    L’ensemble de ces mesures de santé publique permettra d’améliorer la santé globale de la population.

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    JDF