Onco-sein
Cancer du sein métastatique HER2+ : tous les taxanes font le travail
Pour les patientes avec un cancer du sein métastatique surexprimant la protéine HER2, le docétaxel, le paclitaxel et le nab-paclitaxel ont une efficacité similaire en première ligne en association au trastuzumab et au pertuzumab.
- Rasi Bhadramani/istock
L'étude CLEOPATRA avait établi un nouveau standard en première ligne pour les patientes avec un cancer du sein inopérable surexprimant HER2 avec l'association docétaxel, trastuzumab et pertuzumab, en mettant en évidence un net bénéfice en survie par rapport à l'association docétaxel et trastuzumab. Afin d'optimiser ces résultats et la tolérance du traitement s'est posé la question du choix du taxane en association avec le double blocage anti-HER2.
Dans cette étude de phase IIIb, publiée dans Annals of Oncology, Dr Miles et Al ont retrouvé des résultats de survie similaires avec le docétaxel, le paclitaxel ou le nab-paclitaxel en association au trastuzumab et au pertuzumab en première ligne métastatique des cancers de sein HER2+.
Une survie équivalente pour tous les taxanes
Dans cette étude, 1436 patientes ont été inclues. Le choix du taxane est laissé à l'investigateur : 54% ont reçu du docétaxel, 41% ont reçu du paclitaxel et 5% du nab-paclitaxel. Était associé un traitement toutes les trois semaines par trastuzumab pertuzumab. Le critère principal de l'étude est la tolérance.
Les effets secondaires de grade ≥ 3 les plus fréquents sont les neutropénies (15% sous docétaxel et 5% sous paclitaxel), les neutropénies fébriles (11% docétaxel et 1% sous paclitaxel) et les diarrhées (8 à 9% quel que soit le taxane utilisé).
Avec un suivi médian de 5,7 ans, la médiane de survie sans progression est de 20,7 mois (IC 95 % = [18,9 – 23,1]). La survie globale est de 65,3 mois (IC 95% = [60,9 – 70,9]). Il n'y a pas de différence significative en fonction du choix du taxanes : la survie sans progression est de 19,4 mois sous docétaxel contre 23,2 mois sous paclitaxel et la survie globale de 66,5 mois sous docétaxel contre 64 mois sous paclitaxel.
Des sous-groupes de meilleur pronostic
Cette étude met en évidence un pronostic plus favorable en survie globale pour les patientes ayant des récepteurs hormonaux positifs (66,7 mois contre 60,2 mois).
Les patientes ayant des métastases viscérales (HR de la survie sans progression = 1,47, IC 95% = [1,26-1,72]) et déjà traitées antérieurement par trastuzumab (HR de la survie sans progression = 1,64, IC 95% = [1,29-2,07]) ont par contre un pronostic plus réservé avec une survie sans progression à 13,1 mois et une survie globale de 46,3 mois.
Des données rassurantes pour le paclitaxel
Cette étude montre un profil de tolérance favorable et des résultats de survie équivalent pour l'utilisation du paclitaxel par rapport au docétaxel en combinaison au blocage anti-HER2.
Ces résultats confirment la faisabilité de ce schéma thérapeutique. Les données avec le nab-paclitaxel sont difficilement interprétables en raison du faible effectif.











