Infectiologie
Variant Omicron : plus contagieux, moins invasif mais plus dangereux ?
Le variant Omicron du SARS-CoV-2 semble capable d'infecter plus rapidement et mieux l'épithélium des bronches humaines que le variant Delta, mais avec une infection qui pourrait être moins grave du parenchyme pulmonaire.
- Copiright HKUMed
Une étude menée par des chercheurs de la faculté de médecine LKS de l'Université de Hong Kong (HKUMed) fournit les premières informations sur la manière dont le nouveau variant préoccupant (VOC) du SARS-CoV-2, le variant Omicron, infecterait les voies respiratoires humaines.
À partir de cultures ex vivo, les chercheurs ont constaté que le variant Omicron du SARS-CoV-2 infecte et se multiplie 70 fois plus vite dans les bronches humaines que le variant Delta et le SARS-CoV-2 original, ce qui pourrait expliquer pourquoi le variant Omicron peut se transmettre plus rapidement entre humains que les variants précédents.
Leur étude a également montré que l'infection par le variant Omicron dans le poumon est significativement plus faible que celle du SARS-CoV-2 original, ce qui pourrait être un indicateur d'une moindre gravité de la maladie. Cette étude fait actuellement l'objet d'un examen par les pairs en vue de sa publication.
Des cultures ex vivo des virus
Les chercheurs de Hong Kong sont des pionniers de l'utilisation de cultures ex vivo des virus dans les voies respiratoires pour étudier de nombreuses infections virales émergentes depuis 2007, telles que la grippe aviaire, le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).
Cette méthode utilise le tissu pulmonaire qui est prélevé lors du traitement du poumon, et qui est normalement jeté, pour étudier les maladies virales des voies respiratoires. Cette technique a ici été appliquée pour comprendre en quoi le variant Omicron pouvait différer des autres variants du SARS-CoV-2 en termes de transmission et de gravité de la maladie.
Une comparaison entre 3 variants du SARS-CoV-2
L'équipe de recherche a utilisé ce modèle expérimental pour comparer l'infection avec le SARS-CoV-2 original de 2020, le variant Delta et le récent variant Omicron.
Ils constatent que le nouveau variant Omicron se réplique plus rapidement que le virus original du SARS-CoV-2 et que le variant Delta dans les bronches humaines. 24 heures après l'infection, le variant Omicron se répliquerait environ 70 fois plus vite que le variant Delta et le virus original du SARS-CoV-2.
En revanche, le variant Omicron se réplique moins rapidement (plus de 10 fois moins) dans le parenchyme pulmonaire humain que le virus original du SARS-CoV-2, ce qui peut suggérer une gravité moindre de la maladie.
Gravité pas seulement liée au virus
Il est important de noter que la gravité d'une maladie virale chez l'homme n'est pas uniquement déterminée par la réplication du virus, mais également par la réponse immunitaire de l'hôte à l'infection, infection qui peut entraîner par ailleurs un dérèglement du système immunitaire inné, avec un syndrome hyperinflammatoire, sdlon les chercheurs de Hong Kong.
Ils rappellent également qu'en infectant un plus grand nombre de personnes, un virus très infectieux et moins invasif peut provoquer à l'échelle d'une population une maladie plus grave avec plus d'infection et mathématiquement plus de décès, même si le virus lui-même est moins pathogène.
Par conséquent, si l'on ajoute à cela les récentes études montrant que le variant Omicron peut échapper partiellement à l'immunité conférée par les vaccins et les infections passées, la menace globale que représente le variant Omicron est probablement très importante selon eux.








