Infectiologie

Omicron : 2 doses de vaccin à ARNm protègeraient à 70% contre les hospitalisations

Une étude de Discovery Health, une assurance de santé privée sud-africaine, révèle que deux doses de vaccin à ARNm Pfizer (BNT162b2) seraient efficaces à 70% contre les hospitalisations en ce début d’épidémie avec le variant Omicron.

  • anyaivanova/istock
  • 17 Décembre 2021
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    Discovery Health, une assurance maladie privée d'Afrique du Sud, a publié les premières données en vie réelle sur les 3 premières semaines de l'épidémie avec le variant Omicron en Afrique du Sud. Ces données motreraient que, parmi les personnes ayant reçu au moins deux doses de vaccin à ARNm Pfizer (BNT162b), le risque de complications graves liées à la Covid-19 et nécessitant une hospitalisation serait réduit de 70%.

    Bien qu'il s'agisse d'un communiqué de presse et non d'une étude complète évaluée par des pairs, ces données offrent un aperçu sur les trois premières semaines de la vague épidémique liée au variant Omicron en Afrique du Sud, un pays en avance sur nous donc. Les résultats doivent être considérés comme préliminaires et pourraient changer à mesure que la vague épidémique se développe.

    3 premières semaines de l’épidémie à Omicron

    L'analyse porte sur plus de 211 000 résultats de tests Covid-19, dont 41% proviennent d'adultes qui avaient déjà reçu deux doses de BNT162b2. Parmi ces 211 000 résultats de tests, environ 78 000 ont été attribués au variant Omicron (36,9%) et, chez les personnes qui étaient entièrement vaccinées avec 2 doses de Pfizer (BNT162b2), le vaccin n'offrirait qu'une protection de 33% contre l'infection (par rapport aux personnes non vaccinées).

    Toutefois, ces données de Discovery Health montrent que les personnes entièrement vaccinées bénéficieraient d'une réduction de 70% du risque d'admission à l'hôpital.

    Cette protection contre les hospitalisations serait retrouvée pour toute une série de maladies chroniques, notamment l'hypertension, l'hypercholestérolémie et d'autres maladies cardiovasculaires et pour tous les âges, mais elle est légèrement inférieure chez les patients plus âgés. Par exemple, chez les patients âgés de 60 à 69 ans, la protection serait passée à 67% et pour ceux âgés de 70 à 79 ans, à 60%.

    Un variant plus contagieux

    L'analyse de Discovery Health révèle également que, dans l'ensemble, le variant Omicron serait beaucoup plus transmissible que le variant Delta, avec un risque de réinfection de plus de 40%. Chez les personnes qui avaient été infectées lors de la deuxième vague sud-africaine (avec le variant bêta), le risque était supérieur de 60% et encore plus élevé, à 73%, chez les personnes infectées lors de la vague initiale de Covid-19 dans le pays.

    En ce qui concerne les enfants, le communiqué de presse indique également que les enfants de moins de 18 ans aurait un risque 20% plus élevé d'admission à l'hôpital pour des complications liées à la Covid-19 s'ils sont infectés par Omicron, bien que dans l'ensemble, les enfants seraient 51% moins susceptibles d'être testés positifs pour le virus pendant la période Omicron.

    Une forme pas forcément plus grave individuellement

    L'analyse de Discovery Health indique également que l'infection par la Covid-19 causée par le variant Omicron serait généralement une maladie plutôt bénigne, ajoutant que « cette moindre gravité clinique pourrait toutefois être mal évaluée du fait des niveaux élevés de séroprévalence anti-SARS CoV-2 dans la population sud-africaine, en particulier après une importante vague d'infections avec le variant Delta », population sud-africaine qui est globalement plus jeune que dans nos pays européens.

    Des données intéressantes mais préliminaires sur les 3 premières semaines de l’épidémie avec le variant Omicron (les hospitalisations surviennent au 7ème-10ème jour de l’infection), et donc susceptibles d’être revues, mais des données plutôt rassurantes vis-à-vis du variant Omicron. Celles-ci ne doivent cependant pas faire sursoir au rappel de la 3ème dose. Le fort degré de contagiosité du variant Omicron et le nombre de personnes non encore vaccinées en France sont suffisants pour déborder les hôpitaux et aboutir à nouveau à des déprogrammations pernicieuses pour le reste de la population.

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