Variant Omicron : il circulait déjà en Europe avant son identification

Deux cas du variant Omicron auraient été identifiés aux Pays-Bas à partir de prélèvements réalisés il y a plus d'une semaine, donc plusieurs jours avant l'arrivée de deux vols en provenance d'Afrique du Sud vendredi dernier, ont indiqué aujourd’hui les autorités sanitaires néerlandaises.

Pour mémoire, ces 2 vols arrivés d’Afrique du Sud ont conduit à l’isolement chaotique, mais temporaire, de près de 600 passagers dont 61 auraient été testés positifs au SARS-CoV-2 et au moins 14 d'entre eux au variant Omicron.

L'ECDC, l'European Center for Disease Prevention and Control, a déclaré mardi qu'à ce jour, 44 cas du nouveau variant ont été confirmés dans 11 pays européens. En Grande-Bretagne, les autorités sanitaires ont annoncé au moins 22 cas confirmés impliquant le variant Omicron, dont 13 en Angleterre et 9 en Écosse, entraînant une nouvelle vague de restrictions en matière de santé publique.

Au moins 2 cas avant la panique

Lors de tests PCR la semaine précédente, des échantillons avaient montré une anomalie en rapport avec la protéine Spike ce qui a fait craindre aux biologistes néerlandais que le variant Omicron du SARS-CoV-2 puisse être impliqué.

Les échantillons ont donc été envoyés à l'Institut national de la santé publique et de l'environnement des Pays-Bas (RIVM) pour confirmation. Le 29 novembre, deux échantillons atypiques ont été confirmés comme correspondant au variant Omicron. Au moins l'une de ces personnes ne s'était pas rendue en Afrique australe auparavant ni n'avais eu de contact avec un voyageur en revenant.

Au moins 2 cas avant les fermetures des frontières

Cette annonce du Gouvernement Néerlandais suggère que le variant Omicron avait déjà atteint les Pays-Bas, voire l'Europe, avant même que l'Organisation mondiale de la santé ne le qualifie vendredi dernier de « variant préoccupant ».

Par ailleurs, on vient d'apprendre que les 9 cas de Covid-19 avec le variant Omicron en Ecosse seraient liés à un événement privé organisé le 20 novembre dans ce pays, quelques jours donc avant que l'Afrique du Sud n'annonce l'existence de ce variant. Le premier ministre Nicola Sturgeon a déclaré mardi au Parlement écossais qu'aucune des personnes concernées n'avait voyagé récemment ou n'avait de liens connus avec d'autres personnes ayant voyagé en provenance d'Afrique du Sud.

L’interdiction précipitée des vols en provenance d'Afrique australe par la majorité des pays européens paraît donc pour le moins tardive, voire probablement peu efficace.

Un nouveau variant qui touche les jeunes

Bien que l'on ne sache encore que peu de choses sur le degré de transmissibilité du variant Omicron ou sur sa capacité à échapper aux vaccins existants, sa découverte au Botswana et en Afrique du Sud, puis dans différents pays d’Europe, constitue à l’évidence un moment de crise de plus au cours d’une pandémie qui en a déjà compté beaucoup pour des gouvernements mal préparés.

Les premières "indications" montrent que les personnes qui ont reçu le rappel du vaccin contre le coronavirus seraient "protégées" contre le nouveau variant, a déclaré mardi le ministre israélien de la Santé, Nitzan Horowitz.
Cette déclaration intervient après que des rapports anecdotiques en provenance d'Afrique du Sud ont suggéré que la plupart des cas du variant Omicron avaient été bénins jusqu'à présent. Mais ces cas sud-africains étaient de toute façon "principalement [parmi] les jeunes".

Une circulation en Europe bien antérieure ?

Alors qu’une 5^ème vague assaille l’Europe avec une brutalité atypique, on peut se demander, même avec un variant Delta hautement contagieux, si cette cinétique extraordinaire et ce nombre incroyable de vaccinés contaminés, ne seraient pas liés à une circulation déjà ancienne du variant Omicron.

Ce n’est pas parce que les chercheurs d’Afrique du Sud ont identifié le variant Omicron la semaine dernière qu’il ne circulait pas déjà avant dans différentes régions du Monde. Avec les 2 cas néerlandais et les 9 cas écossais, c'est même plus qu'avéré. On commence malheureusement à être habitué aux hypothèses sanitaires hasardeuses. Rendez-vous dans quelques jours.