Souvenirs

Musique et mémorisation : c’est une affaire d’émotion !

Ecouter de la musique juste après avoir appris quelque chose ne booste pas la mémoire de façon uniforme. Selon l’émotion ressentie, elle favorise soit le souvenir global, soit les détails précis.

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  • 23 Aoû 2025
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    Ecouter de la musique après une session de révisions peut-elle transformer vos souvenirs ? C’est l’hypothèse d’une nouvelle étude américaine, publiée dans The Journal of Neuroscience, qui révèle que la musique n’est pas qu’un simple booster ni un frein mémoriel : elle crée un véritable compromis entre mémoire globale et précision des détails.

    Une mémoire influencée par l’émotion liée à la musique

    Pour arriver à cette observation, les chercheurs des universités Rice et UCLA ont recruté 130 étudiants pour participer à une expérience de mémoire. Les volontaires ont d'abord trié des images d’objets du quotidien (intérieur ou extérieur), sans savoir qu’ils seraient testés ensuite. Immédiatement après, certains ont écouté dix minutes de musique classique, qui variait selon l’émotion qu’elle est censée susciter. D’autres ont été exposés à des sons neutres ou au silence.

    Après une pause de 30 minutes, tous ont passé un test-mémoire : reconnaître des images identiques, nouvelles ou très similaires à celles vues précédemment. Un véritable "défi pour la mémoire fine", selon l’étude. La recherche montre que la clé n’est pas la musique elle-même, mais la réaction émotionnelle qu’elle provoque. Comme l’explique Kayla Clark, co-autrice des travaux : "De fortes augmentations ou des baisses modérées d’éveil émotionnel amènent un compromis entre souvenir global et détail : une meilleure mémoire générale mais une mémoire fine altérée." A noter que les personnes modérément stimulées par la musique présentent l’effet inverse : moins performantes sur le souvenir global, mais bien meilleures pour les détails.

    Une même musique, des effets opposés

    Fait intéressant, ces effets sont propres à la musique : les groupes exposés à des sons neutres ou au silence n'ont pas présenté les mêmes variations, même lorsque leur état émotionnel évoluait. Cela suggère une action spécifique de la musique sur l’hippocampe, une région clé pour les souvenirs précis.

    Pour les étudiants ou les patients en thérapie cognitive, ces résultats invitent à adapter l’usage de la musique selon le type de souvenir recherché. Vous avez besoin de retenir l’idée générale ? Une musique très émotive peut aider. Vous souhaitez préciser des détails ? Un climat plus modéré est préférable. Pour conclure, disons que la musique ne rend pas la mémorisation plus facile ou plus difficile : elle la rend simplement plus ciblée.

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    JDF