Psychologie

Comment parler de santé mentale avec votre enfant sans tabou ?

La santé mentale fait partie intégrante du développement de l’enfant, au même titre que sa santé physique.

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  • 23 Aoû 2025
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    Si beaucoup de parents hésitent à parler de santé mentale, c’est qu’ils redoutent souvent de provoquer de l’angoisse ou de ne pas trouver les bons mots. En réalité, ouvrir la discussion, sans critique ni pression, permet à l’enfant de mettre des mots sur ses émotions et de se sentir accompagné face aux difficultés. Un climat de confiance et d’écoute facilite la prévention, l’intervention et le soutien, notamment lors de situations éprouvantes comme un deuil, des tensions familiales ou des moqueries à l’école.

    Créer un espace sûr et adapté à son âge

    Pour parler de santé mentale, choisissez un moment où l’enfant se sent détendu et disponible, par exemple lors d’une promenade ou d’un temps calme à la maison. Utilisez un langage simple, adapté à son âge et à sa maturité. Avec un jeune enfant, vous pouvez dire par exemple : "Parfois, mes émotions me rendent triste ou en colère. Toi aussi, ça t’arrive ?". Avec un adolescent, abordez plus précisément le stress, l’anxiété ou les changements d’humeur.

    Ensuite, observez ses réactions : si votre enfant semble confus ou mal à l’aise, ralentissez, reformulez ou proposez de reprendre la discussion plus tard. L’important est de ne pas dramatiser, tout en laissant la porte ouverte au dialogue.

    Valoriser l’écoute active et montrer l’exemple

    L’écoute active est la clé pour instaurer un dialogue de confiance. Posez des questions ouvertes comme : "Peux-tu me dire comment tu te sens en ce moment ?", "As-tu déjà ressenti ça auparavant ?" ou encore "Comment puis-je t’aider à te sentir mieux ?". Reformulez ce que vous entendez pour montrer que vous avez compris.

    Une étape importante est ensuite de valider ses émotions, même si elles vous semblent disproportionnées. Vous pouvez dire, par exemple : "Ça a dû être difficile pour toi" ou "Je comprends que tu ressentes ça". Vous pouvez aussi partager vos propres ressentis, sans dramatiser, en précisant ce qui vous a aidé. Vous lui montrez ainsi que la vulnérabilité n’est pas une faiblesse, mais une force.

    Soutenir sans pression et savoir intervenir

    Votre rôle est d’accompagner, pas de minimiser ni d’imposer des solutions toutes faites. Si les difficultés persistent (tristesse, isolement, irritabilité, baisse des résultats scolaires), il est important de chercher de l’aide auprès d’un médecin, d’un psychologue ou d’un infirmier scolaire. Vous pouvez expliquer que demander du soutien est un signe de courage.

    Si votre enfant ou votre adolescent exprime des idées noires ou un mal-être intense, exprimez votre inquiétude en proposant de trouver des solutions ensemble. Selon la situation, vous pouvez consulter un professionnel ou même appeler le 31 14, le numéro national de prévention du suicide, gratuit et disponible 24h/24 et 7j/7.

    En savoir plus : "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent" de Adele Faber et Elaine Mazlish.

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    JDF