ADN

Les choix de vie de vos parents sont-ils inscrits dans vos gènes ?

L'ascendance et le tabagisme parental pourraient influencer le taux et le type de nouvelles modifications génétiques chez les enfants.

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  • 19 Mai 2025
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    Les cellules germinales, à l’origine des gamètes (ovules et spermatozoïdes), préservent l'intégrité de l'information génétique transmise aux enfants. Leurs mutations sont un facteur important de la prédisposition aux maladies au sein d'une population. Dans le détail, si la plupart des nouveaux changements de l'ADN sont généralement inoffensifs ou nuisent légèrement à la santé, une petite fraction peut entraîner des pathologies génétiques graves. "C’est pourquoi le taux de mutation dans les cellules germinales est maintenu à un niveau exceptionnellement bas afin de réduire le risque de transmission de modifications néfastes", selon des chercheurs du Wellcome Sanger Institute et de l'Université de Cambridge.

    Jusqu’à présent, les scientifiques savent que l'âge avancé des parents, en particulier celui du père, est associé à une augmentation des modifications génétiques dans les cellules germinales. Cependant, ce facteur n'explique qu'une partie des variations du taux de mutation. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, l’équipe a ainsi exploré l'influence de l'ascendance, des variants génétiques courants et du tabagisme sur les taux et les schémas de mutations de novo chez les enfants. À l'aide d'un échantillon génétiquement diversifié d'environ 10.000 génomes entiers de "trio" parent-enfant (deux parents et leur enfant), elle a comparé l'ADN de chaque enfant à celui de ses parents. "Cette approche a permis de constituer un catalogue de près de 690.000 mutations génétiques différentes."

    Les taux de mutations de novo sont déterminés par l'âge des parents et l’ascendance

    Les auteurs ont pu identifier de nouvelles variants génétiques apparues dans l'ovule ou le spermatozoïde et transmises à l'enfant, mais absents du génome de leurs parents. D’après les résultats, le nombre de nouvelles mutations génétiques transmises aux enfants varie légèrement selon les groupes d'ascendance. "Par exemple, on observe en moyenne environ 64 nouvelles mutations génétiques par génération chez les Européens, les Américains et les Sud-Asiatiques, contre environ 67 chez les Africains." "Ainsi, la différence entre des parents d'ascendance africaine et d'autres origines génétiques est à peu près équivalente à celle d'avoir un père de deux ans plus âgé." Selon les chercheurs, ces effets pourraient être dus à des facteurs génétiques ou environnementaux corrélés à l'ascendance.

    Ces travaux ont également confirmé que l'âge des parents, notamment celui du père, avait un impact bien plus important. Chaque année d'âge du père ajoute environ 1,5 mutation, tandis que chaque année d'âge de la mère ajoute environ 0,4 mutation. 

    Génétique : le tabagisme peut avoir une faible influence

    De plus, l’équipe a trouvé des preuves épidémiologiques indiquant que le tabagisme est significativement associé à une augmentation du taux faible, mais statistiquement signification de mutations de novo. L'analyse suggère une augmentation moyenne d'environ 2 % du nombre de mutations. "Il est trop tôt pour déterminer si le tabagisme parental est directement responsable de ces nouvelles mutations, car il pourrait simplement être associé à d'autres mutagènes. (…) De futures études portant sur des ensembles de données plus vastes et des données plus complètes sur les expositions environnementales pourraient révéler d'autres facteurs importants influençant la variation du taux de mutations de novo", peut-on lire dans les conclusions.

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    JDF