Pollution

Pollution de l’air : attention aux salles d’escalade

Selon une étude, les chaussons d’escalade libèrent des substances toxiques qui polluent l’air des salles. 

  • Anton Vierietin/iStock
  • 19 Mai 2025
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    Plus de deux millions de personnes font de l’escalade, selon l’Union des entreprises sport & cycle. Un chiffre qui a doublé en dix ans, preuve du succès de cette activité. En ville, les salles d’escalade se multiplient pour permettre aux citadins de s’exercer. 

    Des salles d’escalade trop polluées

    Mais cette pratique, en intérieur, pourrait être dangereuse. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Environmental Science and Technology Air, dénonce une trop grande pollution de l’air dans ces salles fermées.

    En cause : les chaussons d’escalade, dont les semelles sont fabriquées avec des composés de caoutchouc semblables à ceux des pneus de voiture. À force de frotter contre les murs et les prises, ils s’usent et libèrent des substances toxiques. 

    Pour mesurer le niveau de pollution de ces salles, les chercheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse, et de l’université de Vienne, en Autriche, ont analysé deux types d’éléments : 

    • Les semelles de chaussons d’escalade d’une trentaine de marques.
    • Des échantillons de poussières prélevées dans des salles d’escalade en France, en Suisse et en Espagne.

    15 additifs dans les semelles des chaussons d’escalade

    Les résultats sont inquiétants. Les chercheurs ont identifié quinze additifs dans les semelles des chaussons et ont réussi à mesurer la qualité de l’air. “La pollution de l’air des salles était plus élevée que ce que nous pensions, indique Thilo Hofmann, l’un des auteurs, dans un communiqué. Les niveaux mesurés se situaient parmi les plus hauts jamais enregistrés au monde et étaient comparables à ceux des routes à voies multiples de mégalopoles”.

    Pour l’instant, les chercheurs n’ont pas mesuré l’impact sur la santé des grimpeurs. “Ces substances n'ont rien à faire dans l'air que nous respirons, souligne Thilo Hofmann. Il serait judicieux d'agir avant de connaître tous les détails des risques, notamment pour les groupes sensibles comme les enfants”. Les auteurs plaident notamment pour que les salles soient plus aérées et que l’utilisation de certains composants chimiques soit interdite pour fabriquer les chaussons. 

    Je continuerai à pratiquer ce sport, en privilégiant les salles bien aérées et aux heures les moins fréquentées”, assure Thibault Masset, l’un des auteurs. 

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    JDF