Oncologie
Alcool et cancer : le risque débute dès les premiers verres
Même si vous n’en buvez que très rarement et en faibles quantités, l’alcool augmente drastiquement le risque de développer un cancer.

- Par Diane Cacciarella
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28.000 nouveaux cas de cancer sont attribuables à la consommation d’alcool chaque année, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ce qui en fait la deuxième cause évitable de mortalité par cancer, derrière le tabac. “Vous vous demandez peut-être quelle quantité d’alcool vous pouvez boire en toute sécurité et sans risque, écrit Panoti Mandrekar, professeur à la faculté de médecine Chan de l’université du Massachusetts, aux États-Unis, dans un article de The Conversation. Si vous posez la question aux médecins et aux scientifiques, vous n’aimerez peut-être pas la réponse : aucune”.
Chaque dose d’alcool présente un risque pour la santé
La consommation d’alcool est néfaste pour la santé. Elle est responsable de plus de 200 maladies et atteintes diverses, d’après l’Inserm. Certaines y sont exclusivement attribuables comme la cirrhose alcoolique. Pour d'autres, cette boisson est un facteur de risque pour divers cancers (foie, bouche, sein, colorectal, etc.) et pour des maladies cardiovasculaires (cardiopathie ischémique, hypertension artérielle).
La consommation d’alcool n’est jamais sans risque, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS). “Pour le dire simplement, l’alcool est toxique, assure le docteur Carina Ferreira-Borges, directrice par intérim de la division Maladies non transmissibles et cheffe du programme Alcool et drogues illicites à l’OMS/Europe. Lorsqu’il traverse le corps, il endommage chaque organe. Il est donc parfaitement sensé de limiter la quantité d’alcool consommée, de trouver des moyens de remplacer l’alcool par d’autres boissons et d’adopter des politiques nationales qui contribuent à une réduction de la consommation d’alcool”. Pour le cancer du sein par exemple, chaque unité journalière consommée augmente le risque.
Pour ce même cancer, l’OMS avait mesuré le niveau d’information de la population. Dans une note, l’instance de santé indique que seuls 21 % des femmes - et 10 % des hommes - connaissaient le lien avec la consommation d’alcool et le risque de développer un cancer du sein. Pourtant, il représente 66 % de tous les cas attribuables à l’alcool chez les femmes.
Le risque de cancer dépend de plusieurs facteurs
“Actuellement, aucun moyen ne permet de déterminer la vulnérabilité de chacun face au risque de cancer lié à l'alcool, souligne Panoti Mandrekar. Le patrimoine génétique, le mode de vie, l'alimentation et d'autres facteurs de santé propres à chaque personne peuvent influencer les effets de l'alcool sur la formation de tumeurs.”
Pour limiter le risque de cancer et d’autres maladies, Santé publique France recommande de ne pas boire plus de deux verres par jour et pas tous les jours. Par semaine, l’idéal est de ne pas dépasser dix verres et de respecter au moins deux jours sans alcool.