Déclin cognitif

Pourquoi être trop souvent assis peut nuire au cerveau

Une étude menée sur sept ans montre que passer trop de temps assis accélère le déclin cognitif et provoque un rétrécissement du cerveau, même chez les personnes qui font du sport régulièrement.

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  • 15 Mai 2025
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    Faire du sport chaque jour suffit-il à protéger notre cerveau des ravages de la sédentarité ? N’en déplaise aux travailleurs qui s’activent et transpirent dès qu’ils sortent du bureau, une nouvelle étude menée par les universités Vanderbilt et Pittsburgh, aux Etats-Unis, suggère que non. Car, même si l'on respecte à la lettre les recommandations officielles en matière d'activité physique, le temps passé assis pourrait favoriser la dégénérescence cérébrale.

    Minimiser le temps assis pour prévenir l’Alzheimer

    La recherche, publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, a suivi 404 adultes de plus de 50 ans sur une période de sept ans. Tous les participants portaient un capteur au poignet qui enregistrait précisément leur activité physique : ils passaient en moyenne 13 heures par jour en position assise. Or, cette sédentarité prolongée était associée à un rétrécissement de régions cérébrales sensibles à la maladie d’Alzheimer, notamment l’hippocampe, le lobe frontal et le lobe pariétal.

    “Réduire son risque de développer la maladie d’Alzheimer ne se limite pas à faire du sport une fois par jour, affirme Marissa Gogniat, neurologue à l’université de Pittsburgh, dans un communiqué. Minimiser le temps passé assis, même en faisant de l’exercice quotidiennement, réduit la probabilité de développer la maladie.”

    Des effets aggravés par le facteur génétique

    L’étude a également montré que les effets négatifs de la sédentarité étaient plus marqués chez les porteurs du gène APOE-ε4, connu pour augmenter le risque de démence. Ces participants présentaient une réduction significative de la matière grise, même à niveau d’activité égale. Selon les chercheurs, cela suggère que le simple fait de rester assis trop longtemps agit négativement sur la structure du cerveau.

    “Nos résultats montrent que réduire le temps passé assis pourrait être une stratégie prometteuse pour prévenir la neurodégénérescence et le déclin cognitif”,
    indique Angela Jefferson, directrice du Vanderbilt Memory and Alzheimer’s Center. Elle insiste : “Il est crucial pour la santé du cerveau de faire des pauses régulières dans sa journée de travail pour bouger davantage.”

    Au-delà de l’activité physique planifiée en bonne et due forme, c’est donc notre mode de vie dans son ensemble qu’il faut repenser. Opter pour un bureau debout ou simplement marcher plus souvent pourraient notamment être des gestes simples mais efficaces pour préserver notre cerveau.

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