Hibiscus sabdariffa

Obésité : cette plante pourrait nous aider à perdre du poids

La roselle, originaire d'Afrique de l'Ouest, contient des antioxydants, qui pourraient pour empêcher la formation de cellules adipeuses.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • Teen00000/iStock
  • 09 Mar 2023
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    "Groseille de Noël", "Karkadé", "Thé Rose d'Abyssinie" ou encore "Oseille de Guinée". Ce sont les surnoms donnés à la roselle, qui n’est autre que l’Hibiscus sabdariffa. Cette plante herbacée, originaire d'Afrique de l'Ouest, fait partie de la famille des Malvacées. Récemment, des chercheurs l’Institut royal de technologie de Melbourne (Australie) ont révélé qu’elle pourrait nous aider à perdre du poids. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue International Journal of Food Science and Technology.

    Roselle : les polyphénols et l'acide organique empêchent la formation d’adipocytes

    "L'adipogenèse est un processus physiologique complexe. Lorsque l'organisme a un apport excessif en graisses, celles-ci peuvent se déposer dans les cellules, ce qui les transforme en cellules adipeuses appelées adipocytes. Les adipocytes sont essentiels pour réguler les niveaux d'énergie et de sucre de l'organisme. Toutefois, lorsque l'apport énergétique dépasse les dépenses, les cellules adipeuses peuvent augmenter en taille et en nombre, ce qui contribue à l’apparition de l'obésité", a écrit l’équipe dans un communiqué.

    Dans cette recherche, elle a évalué le potentiel des extraits phénoliques et de l’acide hydroxycitrate de potassium, obtenus à partir de l'Hibiscus sabdariffa, pour inhiber la formation de cellules graisseuses. Afin d’obtenir et d’analyser les polyphénols, des composés riches en antioxydants, et l’acide organique de la roselle, les scientifiques ont utilisé des solvants organiques (méthanol, éthanol et acétate d'éthyle) et de l’eau. Des cellules souches humaines ont été traitées séparément avec des extraits phénoliques et de l'acide hydroxycitrique avant d'être transformées en cellules adipeuses.

    Les polyphénols de la roselle réduisent de 95 % l'accumulation de graisses 

    Selon les résultats, les cellules traitées avec de l'acide hydroxycitrique n'ont montré aucun changement dans la teneur en graisse des adipocytes. Cependant, les cellules traitées avec des extraits phénoliques contenaient 95 % de graisses en moins. "Tous les extraits phénoliques ont régulé à la baisse l'expression génétique de deux marqueurs adipogéniques clés (PPAR-γ et aP2)", ont précisé les auteurs.

    L’étude a aussi montré que les polyphénols de la roselle avaient des propriétés inhibitrices des enzymes digestives similaires à celles de certains médicaments contre l'obésité. Pour rappel, ces composés inhibent l'enzyme digestive appelé "lipase". Cette dernière aide à décomposer les graisses en petites fractions afin qu'elles soient absorbées par l'organisme via l'intestin. Les graisses excédentaires sont transformées en cellules adipeuses. En inhibant l'enzyme, les graisses ne peuvent pas être absorbées et sont donc évacuées par le côlon sous forme de déchets.

    Obésité : la roselle, une alternative alimentaire aux médicaments ?

    D’après Benu Adhikari, auteur des travaux, ces résultats pourraient avoir un impact sur la manière dont on gère l'obésité. "Les extraits phénoliques de la roselle pourraient aider à créer un produit alimentaire efficace pour interférer avec la formation des cellules adipeuses, tout en évitant les effets secondaires négatifs de certains médicaments", a-t-il déclaré.

    Désormais, les auteurs prévoient "d'encapsuler" les extraits phénoliques pour les utiliser dans des produits diététiques. Les extraits pourraient être transformés en petites billes et utilisés pour fabriquer une boisson rafraîchissante. "Les extraits phénoliques s'oxydent facilement, donc non seulement l'encapsulation prolonge leur durée de conservation, mais elle nous permet de contrôler la façon dont ils sont libérés et absorbés par l'organisme. Si nous n'encapsulons pas l'extrait, il risque de se décomposer dans l'estomac avant que nous ne puissions profiter de ses bienfaits", a conclu Benu Adhikari.

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    JDF