Maladies allergiques

Les allergies à l’ambroisie sont en avance

L’allergie à l’ambroisie, une plante sauvage qui nuit à la santé et qui peut transformer vos vacances en cauchemar, arrive avec plusieurs semaines d’avance.

  • Par Camille Sabourin
  • EJGrubbs/iStock
  • 09 Aoû 2022
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    Ou quand une mauvaise herbe devient responsable d’un problème de santé publique.

    Brutalement, au retour de vacances, votre nez se met à couler ; La gorge picote, la tête est lourde, les yeux rouges et larmoyants. Vous éternuez sans arrêt.  Bref ce n’est pas la grande forme.

    Ne cherchez pas, rien de bien original, vous êtes en pleine crise d’allergie...  D’ailleurs vous avez fait le diagnostic puisque cela vous rappelle le rhume des foins auquel vous êtes sujet chaque année. L’allergie au moment des vendanges… il y a raisonnablement de quoi être surpris.  Mais les médecins avaient fini par s’habituer à cette période inhabituelle. Il va falloir s’y habituer, avec les changements climatiques la plante, elle aussi s’adapte et frappe plus tôt.

    1 français sur 10 concerné

    Car si selon l’organisme mondial de la santé, l’allergie est devenue la 4ème maladie de la planète en nombre de gens touchés et concerne à peu près un tiers des Français, ceux-ci, dans leur majorité ne se sentent effectivement concernés qu’au moment de la pollinisation, mai juin pour la plupart de nos régions. Ces symptômes désagréables de rentrée sont les effets de la nouvelle star des pollens, l’ambroisie, à laquelle on estime 10% de la population sensible, ce qui en fait un problème de santé publique méconnu. Cette plante frappe beaucoup plus tard que les autres. De la mi-août à la mi-octobre, avec un maximum d’intensité en septembre.

    Une allergie méconnue

    L’ambroisie, un joli nom pour une mauvaise herbe de la famille du tournesol, est arrivée dans notre pays, au milieu du dix-huitième siècle, dans un lot de fougères canadiennes. Elle est restée calme pendant une centaine d’années, car ses graines ne sont pas pourvues des dispositifs habituels permettant leur transport par le vent et leurs épines ne leur servent pas à s'accrocher au pelage des animaux. En revanche elles peuvent être entraînées par l'eau et collent parfaitement à la terre transportée par les semelles des souliers, les pneus des camions des tracteurs, et de tous les engins qui travaillent le sol. On pense que ce sont les grands chantiers des années cinquante qui lui ont permis de se développer, principalement en Rhône-Alpes au moment de la construction des autoroutes, mais désormais de façon anarchique dans toute la France, au point d’inquiéter nos autorités sanitaires.  A chaque stade de son développement, l'ambroisie peut être confondue avec d'autres plantes qui ne présentent pas d'inconvénients aussi importants pour la santé. Pour lutter efficacement contre elle, il faut donc la reconnaître à coup sûr ; la meilleure solution est d’aller se promener sur le site internet officiel de la dame… www.ambroisie.info,  qui déclare : le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) annonce chaque année la date prévisionnelle du premier jour de pollinisation de l’ambroisie dans la région lyonnaise. Cette année, cela devrait survenir le 10 août.

    La lutte contre l’ambroisie, dont les graines persistent plusieurs années dans les sols, est inscrite dans le Plan National Santé Environnement. 

    Des députés qui alertent, la direction générale de la santé qui se mobilise contre un sujet médiatiquement peu exploité … On pourrait craindre d’être à nouveau confrontés au principe de précaution si l’ambroisie n’était pas unanimement reconnue comme un problème sanitaire, environnemental, agricole et d’aménagement du territoire majeur, qui progresse de façon inquiétante dans différentes régions.  Elle a désormais envahi une zone allant de Bordeaux à Bucarest

    Une prise en charge simple

    Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent chez les gens sensibles, mais si on identifie que le problème vient de l’ambroisie, on peut suivre un traitement de désensibilisation. Les allergiques de l’automne doivent y penser. C’est simple, efficace et indolore. Et lorsque la cause est bien identifiée, ce qui est le cas avec l’ambroisie, les résultats peuvent être spectaculaires.

    On dit que pour se protéger des pollens il faut bien fermer les fenêtres… C’est une erreur ! Profitez des derniers jours de soleil pour effectuer le grand nettoyage automne de la maison – en particulier de la chambre – car, comme toujours en médecine, le futur passe par la prévention. Lutter contre l’allergie, c’est déclarer la guerre aux acariens. Ouvrir grand les fenêtres, battre les couvertures et la literie, aspirer le tout. Et faite le même en centre-ville ; avec le vent aucun endroit n’échappe aux allergènes de la nature.

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    JDF