Respiration

Asthme : et si une injection mensuelle aidait à réduire ou arrêter le traitement de fond ?

Chez les adultes atteints d'asthme sévère, l’administration de tézépélumab, un anticorps monoclonal, une fois par mois diminue l’utilisation quotidienne de corticoïdes, associée à des effets secondaires à long terme.

  • Stephane Bureau du Colombier/iStock
  • 27 Novembre 2025
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    Forme la plus grave de la maladie, l’asthme sévère se caractérise par la persistance quotidienne des symptômes d’asthme, des exacerbations répétées et une limitation de son activité, malgré un traitement optimal pris tous les jours. Chez les personnes touchées, la prise en charge repose sur l’utilisation d’un bronchodilatateur anticholinergique de longue durée d’action inhalé (un médicament qui dilate les bronches et les bronchioles anticholinergique) et de corticoïdes, qui peuvent provoquer certains effets secondaires comme par exemple une prise de poids, une perte de la masse osseuse, une hypertension artérielle, un diabète. "Les anticorps monoclonaux et médicaments biologiques complètent l’arsenal thérapeutique permettant de soigner l’asthme sévère. Ces traitements font l’objet de prescriptions initiales hospitalières et sont réservés à des spécialistes", indique l’Assurance Maladie.

    Une injection mensuelle de tezepelumab permet de freiner en toute sécurité la prise de corticoïdes

    Dans une nouvelle étude, des chercheurs du King's College London (Angleterre) ont voulu tester l’efficacité du tézépélumab, qui cible une cytokine (protéine) synthétisée par les cellules pulmonaires surexprimée, réduisant ainsi l'inflammation pulmonaire. Pour ce faire, l’équipe a recruté 298 personnes, âgées de 18 à 80 ans, atteintes d’asthme sévère, provenant de 68 centres cliniques répartis dans 11 pays. "La dose moyenne de corticostéroïdes oraux était de 10,8 mg par jour à l’inclusion." Les volontaires ont reçu 210 mg de tezepelumab par voie sous-cutanée toutes les quatre semaines et ont rempli des questionnaires sur leurs symptômes et leur traitement à 28 et 52 semaines.

    Les résultats, publiés dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, ont montré que le traitement par tézépélumab améliorait significativement les symptômes de l'asthme, la fonction pulmonaire et la qualité de vie globale. La proportion de participants ayant maintenu une dose de corticostéroïdes oraux de 5 mg par jour ou moins sans perte de contrôle de l'asthme était de 265 sur 298 à la semaine 28 et de 268 sur 298 à la semaine 52. Au cours de l’intervention, les deux tiers des patients n'ont plus présenté de crises d'asthme. Ces améliorations ont été observées dès la deuxième semaine de traitement et se sont maintenues pendant toute la durée de l'étude. Dans le détail, 96 sur 298 volontaires ont arrêté de prendre des corticoïdes sans que leurs symptômes ne soient affectés à la semaine 28 et 150 sur 298 à la semaine 52.

    "Une avancée extrêmement encourageante pour l'avenir des soins de l'asthme"

    "Des effets indésirables graves ont été rapportés chez 28 des 298 patients (l’asthme et la pneumonie étant les plus fréquents), et quatre participants ont présenté des effets secondaires ayant conduit à l’arrêt du tezepelumab. Deux adultes sont décédés au cours de l’étude, mais aucun de ces décès n’a été considéré comme lié à l’anticorps monoclonal",
    peut-on lire dans les recherches. D’après David Jackson, pneumologue au King's College de Londres qui a dirigé l’étude, "il s'agit d'une avancée extrêmement encourageante pour l'avenir des soins de l'asthme, qui pourrait transformer la vie des personnes atteintes d'asthme sévère. Il est essentiel que la recherche sur de nouveaux traitements se poursuive, mais nous savons que le financement actuel de la recherche sur la santé pulmonaire est en danger critique d'extinction, alors même que les maladies pulmonaires demeurent la troisième cause de mortalité au Royaume-Uni."

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