Pneumologie
Dyspnée : un symptôme à prendre en compte avec ou sans opioïdes
L’efficacité du comprimé buccal de fentanyl et de la morphine dans le traitement de la dyspnée d’effort chez les patients atteints de cancer, n’est pas prouvée. La prise en compte de la dyspnée est probablement un premier pas vers son amélioration.
Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2025 dans Thorax, a cherché à évaluer l’efficacité du fentanyl par voie orale et de la morphine orale, administrés avant l’effort, en comparaison avec un placebo, sur la dyspnée d’effort chez des patients cancéreux tolérants aux opioïdes .Il s’agit d’un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, ayant inclus 67 patients, dont 56 ont été randomisés pour recevoir soit du fentanyl par comprimés oraux, soit de la morphine orale, soit un placebo avant une activité physique quotidienne pendant 14 jours. L’intensité de la dyspnée a été évaluée à l’aide de l’échelle de Borg modifiée, tandis que la distance parcourue lors du test de marche de navette constituait un critère secondaire
Prendre en charge la dyspnée contribue à l’améliorer
La dyspnée à l’effort est un symptôme fréquent et particulièrement invalidant chez les patients atteints de cancer avancé. Plusieurs études ont suggéré que l’administration d’opioïdes à action rapide, tels que le comprimé buccal de fentanyl, pouvait réduire la sensation de dyspnée lors d’efforts physiques. Cependant, peu de recherches ont comparé l’efficacité de différents opioïdes utilisés de manière prophylactique sur une période prolongée. Le faible nombre de patient inclus dans ce travail suggère que des études complémentaires, incluant un plus grand nombre de patients et une durée d’observation prolongée, seraient nécessaires pour préciser le rôle potentiel des opioïdes dans le traitement de la dyspnée d’effort liée au cancer.
Une étude négative, malgré une bonne tolérance
Les résultats ont montré une diminution significative de la dyspnée dans les trois groupes, sans différence notable entre les traitements. De même, la distance parcourue au SWT a augmenté au fil du temps pour tous les participants, sans variation significative selon le type de traitement administré. Peu d’effets indésirables ont été rapportés, indiquant une bonne tolérance des interventions.
Cette étude suggère que l’administration prophylactique quotidienne de fentanyl buccal ou de morphine orale ne procure pas de bénéfice supérieur à celui du placebo dans la réduction de la dyspnée d’effort chez les patients atteints de cancer. Bien que l’ensemble des participants ait montré une amélioration de la tolérance à l’effort, ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de la taille limitée de l’échantillon.
En conclusion, la négativité de cette étude suggère que prendre en compte la dyspnée avec ou sans traitement par opioïdes est efficace et contribue à son amélioration. Il est indispensable de distinguer la sensation de dyspnée et l’affect. Ecouter et traiter, ça marche…








