Luminosité
Hiver : les jours qui raccourcissent seraient bons pour la santé
La réduction de la luminosité pendant la période hivernale a des effets bénéfiques sur la production de mélatonine, l'hormone liée au sommeil, mais elle contribue aussi à une meilleure santé mentale.
- Par Mégane Fleury
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Depuis le dimanche 26 octobre, les jours raccourcissent en France. Moins de lumière et plus d’obscurité : pour de nombreuses personnes, cette situation est désagréable voire difficile. Pourtant, différentes études montrent que ces périodes de nuits plus longues sont bénéfiques pour notre organisme.
Nuits plus longues : des effets bénéfiques sur la production de mélatonine
Comme le rappelle le Cenas, spécialiste en médecine du sommeil, l’alternance entre luminosité et obscurité a une action puissante sur le rythme circadien. Lorsque la luminosité diminue, l’organisme sécrète davantage de mélatonine, une hormone dont le rôle est de préparer le corps au sommeil. "Si la mélatonine est produite naturellement par le corps, il se peut dans certains cas que sa sécrétion soit déréglée. Le plus souvent on observe un dérèglement dans la sécrétion de mélatonine suite à une exposition inadaptée à une lumière intense, indique l’organisme. Par exemple, l’exposition à la lumière ou l’utilisation des écrans pendant la soirée peut retarder la sécrétion de mélatonine et créer des difficultés d’endormissement."
Selon une étude, parue dans Neuroendocrinology, la mélatonine a plusieurs rôles dans l’organisme : elle aide aussi à réduire les dégâts subits par l’ADN car elle booste les mécanismes de réparation génétique. "Les pays fortement industrialisés, en particulier, utilisent la lumière artificielle sans discernement, alertent les auteurs. Ce n'est que récemment que certaines des conséquences biologiques de cette exposition excessive à la lumière ont été identifiées."
Lumière dans la nuit : des risques pour la santé cardiovasculaire
D’après une publication de la Faculté de pharmacie de Lyon, il est primordial de dormir dans un environnement totalement sombre. "Même si nos yeux sont fermés lorsqu’on dort, un environnement lumineux peut toujours impacter la qualité de notre sommeil, et notre santé car nos paupières ne sont pas complètement imperméables à la lumière, expliquent-ils. Par exemple, une intensité lumineuse supérieure à 100 lux dans notre chambre est corrélée à risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2, en particulier à cause d’une plus grande résistance à l’insuline. Une exposition à la lumière pendant le sommeil a aussi été corrélée à une plus grande prise de poids et donc d’obésité."
Obscurité : elle participe à une meilleure santé mentale
Selon National Geographic, les nuits d’hiver et la réduction de la luminosité ont aussi des effets sur la santé mentale. "L’immersion dans l’obscurité naturelle procure aux personnes une sensation d’émerveillement susceptible d’avoir un effet protecteur pour la santé humaine", témoigne Ruskin Hartley, directeur exécutif de Dark Sky International, une association américaine qui recense les lieux où la nuit est obscure, dans cet article. L'émerveillement est une émotion reconnue par les scientifiques : elle a des effets anti-inflammatoires et peut favoriser la production d’hormones de bien-être, comme l’ocytocine. Pour profiter des bienfaits de la réduction de la luminosité en hiver, il faut aussi penser à réduire notre usage des écrans et sources de lumière à l’approche du coucher.







