Oncologie
Cancer du col de l'utérus métastatique : enfin des données suffisantes d’immunothérapie ?
Pour les patientes en 2e ligne de traitement pour un cancer du col de l'utérus métastatique, un bénéfice en survie globale est retrouvé avec une immunothérapie par Cemiplimab.
- RyanKing999/istock
Pour les patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus métastatique, après une première ligne de chimiothérapie contenant des sels de platine, les résultats des traitements systémiques ultérieurs sont à ce jour peu encourageants. Plusieurs études préliminaires semblent montrer des taux de réponse et des durées de survie améliorée avec l'immunothérapie. À ce jour, il manque encore des données issues d'études de phase III impactant la survie globale. Le Cemiplimab est un anticorps anti PD-1 en cours de développement dans plusieurs pathologies.
Dans l'étude de phase III EMPOWER-Cervical publiée dans Annals of Oncology, Dr Tewari et Al ont mis en évidence une amélioration de la survie globale avec l’utilisation du Cemiplimab comparée à une chimiothérapie au choix de l'investigateur chez ces patientes.
Une survie globale positive en phase trois
Dans cette étude, 608 patiente ont été randomisées (477 avec un carcinome épidermoïde, 131 avec un adénocarcinome). Les patientes ont toutes reçu préalablement au moins une ligne de chimiothérapie avec des sels de platine.
Sur l'analyse intermédiaire prévue, la survie globale est de 12 mois sous Cemiplimab contre 8,5 mois sous chimiothérapie (HR = 0,69, IC 95% = [0,56-0,84], p<0,001). Les données de survie sans progression et de taux de réponse dans la population globale sont également en faveur du Cemiplimab.
Un bénéfice pour tous les sous-groupes
À noter que les données de survie globale sont positives en faveur du Cemiplimab, à la fois dans la population de carcinome épidermoïde (11,1 mois vs 8,8 mois, HR = 0,73, IC 95% = [0,58-0,91], p=0,003) et dans la population d'adénocarcinome (13,3 mois vs 7 mois, HR = 0,56, IC 95% = [0,36-0,85], p<0,001) et quel que soit le statut d'expression PDL-1 sur la tumeur.
Les effets secondaires sont ceux connus sous immunothérapie.
Des données suffisantes ?
Ces nouvelles données vont-elles permettre l'obtention de l'immunothérapie en pratique courante pour ces patientes ? Bien qu'elles soient issues d'une étude de phase III et que la survie globale soit améliorée, il s'agit toutefois d'une analyse intermédiaire. Ces données seront présentées de manière plus complète lors du prochain ESMO.
À noter que devant cette analyse intermédiaire positive, l'essai clinique a été arrêté pour futilité. À ce jour, il convient d'essayer de donner accès à l'immunothérapie à nos patientes au moyen d'essais cliniques.











