Oncologie
Cancer du col métastatique : toujours plus de place à l’immunothérapie
Dans le cancer du col de l’utérus métastatique déjà traité par au moins une ligne de chimiothérapie, l’association camrelizumab et apatinib montre des taux de réponse élevés et des durées de réponse intéressantes.
- SvetaZi/istock
Pour les patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus métastatique, passé la 1ère ligne de chimiothérapie avec un sel de platine, les options thérapeutiques ne permettent d’obtenir que de faibles taux de réponse. L’immunothérapie, avec les anticorps anti-PD1 et anti-PDL1, est en cours d’évaluation et semble une voie prometteuse.
Dans l’étude de phase 2 CLAP parue dans le Journal of Clinical Oncology, Chunyan Lan et al ont montré des taux de réponse élevés avec l’association de camrelizumab, un anticorps anti-PD1, et d’apatinib, un antiangiogénique inhibant VEGFR, chez des patientes déjà prétraitées pour des cancers du col de l’utérus métastatiques.
Des réponses séduisantes
Pour cette étude, 45 patientes ont été incluses après progression à au moins 1 ligne de traitement systémique. Les adénocarcinomes et les carcinomes épidermoïdes étaient incluables. Plus de la moitié des patientes avaient reçu au moins 2 lignes de traitement et 1/3 des patientes avaient une expression de PDL1 négative sur la tumeur. Le camrelizumab était administré par voie IV toutes les 2 semaines et l’apatinib par voie orale en prise continue 1 fois par jour.
Une réponse objective était observée chez 55,6% des patientes (dont 4,4% de réponses complètes), et 26,7% des patientes avaient une maladie stable. La médiane de survie sans progression était de 8,8 mois, les données en survie globale n’étant pas matures. La médiane de durée de réponse n’était pas atteinte avec un suivi médian de 11,3 mois avec, au moment de l’analyse, 71,5% des réponses ayant duré au moins 6 mois et 66,8% au moins 12 mois.
Un profil de tolérance à approfondir
Parmi les patientes traitées, 71,1% ont eu un effet secondaire de grade 3 ou 4. Les plus fréquents étaient l’HTA (24,4%), l’anémie (20,0%) et la fatigue (15,6%). Le traitement a dû être arrêté définitivement pour toxicité chez 6,7% des patientes. Aucun décès n’a été attribué au traitement.
Pour l’apatinib, 93,3% des patientes ont eu besoin d’au moins une interruption du traitement et 73,3% ont eu besoin d’une réduction de dose (dont 87,9% ont eu besoin de 2 réductions de dose).
Une association prometteuse
Cette étude montre la faisabilité de ce traitement. Elle met en évidence un taux de réponse bien plus élevé qu’avec les chimiothérapies de seconde ligne utilisées de manière standard et confirme la place majeure que va prendre l’immunothérapie dans cette maladie.
Vis-à-vis de l’association avec l’apatinib, il faut noter le taux d’effets secondaires élevé et le fait que seuls 22,2% des patientes avaient reçues du bevacizumab précédemment, ce qui pose la question du rechallenge des antiangiogéniques.











