Oncologie

Cancer du poumon métastasé : une double immunothérapie efficace

Une étude américaine récente révèle qu’une nouvelle combinaison d’immunothérapie s’avère très efficace pour contrôler la progression du cancer du poumon métastasé.

  • 06 Avril 2018
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    Des chercheurs américains rapportent dans une étude récente qu’une double immunothérapie se révèle très efficace dans le traitement du cancer du poumon métastasé.
    Leurs résultats ont été publiés dans le Lancet le 5 avril 2018.

    Double immunothérapie 

    Le cancer du poumon non à petites cellules est la forme la plus courante de cancer pulmonaire. Soixante-quinze pourcents des patients qui en souffrent sont malheureusement diagnostiqués à un stade incurable. Des chercheurs ont montré que l’association inédite du nivolumab et de l’« ALT-803 », deux types de médicaments complètement différents en termes de mécanismes d’action, est très efficace pour traiter et contrôler cette forme de cancer. L’objectif de l’essai mené par les chercheurs était de définir l’innocuité et la tolérabilité de cette association.

    En pratique, l’immunothérapie basée sur le blocage PD-1 ou PD-L1 n’induit pas de réponse chez 80% des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules. Et ceux qui répondent développent généralement une résistance au traitement. Les chercheurs ont dont souhaité tester une combinaison inédite d’immunothérapie afin de pouvoir proposer un traitement aux patients se trouvant en impasse thérapeutique. En résulte l'intérêt pour une nouvelle molécule intitulée « ALT-803 ».

    L’ALT-803 agit en stimulant le système immunitaire. Ce nouveau médicament est une combinaison d’un facteur de croissance du système immunitaire et de son récepteur soluble. C’est un facteur de croissance pour certains types de globules blancs, y compris les cellules tueuses naturelles et les cellules T. Globalement, il permet de mobiliser les lymphocytes contre les cellules tumorales.

    Une association synergique mais non toxique

    Au cours de l’essai, aucune toxicité limitant la dose n’a été observée et la dose maximale tolérée n’a pas été atteinte. Les évènements indésirables les plus fréquents ont été des réactions au site d’injection (observés chez 90% des patients) et des symptômes pseudo-grippaux (constatés chez 71% des patients). Les effets indésirables de grade 3 les plus fréquents, la lymphocytopénie et la fatigue, sont survenus chez seulement deux patients. Aucun évènement de grade 4 ou 5 n’a été observé.

    L’avantage de cette nouvelle association synergique par rapport à d’autres immunothérapies nécessitant une hospitalisation est qu’elle peut être administrée en ambulatoire.

    Les chercheurs concluent que l’ALT-803 associé au nivolumab constitue une nouvelle option thérapeutique pour les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules récidivant et réfractaire aux anticorps monoclonaux anti-PD-1.

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