Pneumologie
Cancer du poumon : l'immunothérapie serait plus efficace lorsqu'il existe une BPCO
lL’immunothérapie serait plus efficace dans le traitement du CBNPC, si le patient est porteur d’une BPCO. D’après un entretien avec Agnès Hamzaoui.
- minervastock / epictura
Des études précédentes avaient montré que les inhibiteurs de check-point étaient plus efficaces chez les tabagiques. Deux articles récents publiés dans Am J Resoir Crit Care, abordent ce sujet. L'un d'eux s’est focalisé sur les patients à deux niveaux : le premier clinique, le second immunologique et se base sur deux groupes distincts de patients. La comparaison de la réponse à l’immunothérapie (Check point inhibiteurs) avec comme critère la survie sans rémission montrait une survie significativement meilleure chez les patients BPCO, par rapport aux sujets non fumeurs, ou fumeurs sans BPCO. La question d’une explication immunitaire, s’élargissant à la BPCO, s’est donc posée.
Des poumons provenant d’un autre groupe de patients cancéreux opérés ont donc été étudiés sur le plan immunitaire, à la fois sur la partie périphérique et sur la tumeur. Les patients porteurs de BPCO ont une inflammation marquée de type Th1, cellules productrices d’interféron gamma. Ces nombreuses cellules Th1 étaient retrouvées tant en périphérie du poumon non tumoral qu’au sein de la tumeur elle-même. En désinhibant cette production par l’immunothérapie, on autoriserait l’activité anti-tumorale de ces cellules. Les auteurs de l’étude ont émis l’hypothèse d’une causalité entre la meilleure réponse des patients BPCO à l’immunothérapie et la présence de ces cellules TH1, productrices d’interféron gamma.
Le déverrouillage de la production d’interféron gamma autorise l’activité anti-tumorale
Mais pour le Pr Agnès Hamzaoui,hôpital Ariana à Tunis, la limite de cette étude est qu’il s’agit plutôt d’une corrélation clinique et statistique entre une étude prospective histologique sur des poumons opérés et une série rétrospective de patients traités par immunothérapie et regroupés en fonction du tabagisme et de l’existence (clinique !)d’une BPCO.
Sélection des patients répondeurs à l’immunothérapie
L’étape suivante selon A. Hamzaoui, serait de mieux sélectionner les patients qui bénéficieraient d’immunomodulateurs. L’utilisation de marqueurs cliniques simples serait un bon paramètre sur l’impact du traitement : le diagnostic de BPCO permettrait de prédire une meilleure réponse à l’immunothérapie et peut être avec un recours plus précoce à ce type de traitement.
En conclusion, l’étude de tous les paramètres, en particulier cliniques, sont importants pour mesurer l’impact d’un nouveau traitement. On pourrait mieux prévoir la réponse au traitement selon le mode de réponse immunitaire qui doit s’exprimer puis être déverrouillée. Une réflexion sur toutes les pathologies qui ont une immunité modifiée serait intéressante.












