Pédiatrie

Santé mentale : un enfant sur 7 en Europe souffrirait de troubles psychiatriques

Une augmentation de 33% des troubles mentaux est signalée chez les enfants et adolescents en Europe par un nouveau rapport de l’OMS. Il pointe également un accès limité aux soins et le manque de professionnels de santé mentale.

  • Daisy-Daisy / istock
  • 17 Novembre 2025
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    Dépression, anxiété, troubles des conduites alimentaires... Un enfant ou adolescent sur sept en Europe souffre aujourd’hui d’un trouble de santé mentale, un chiffre en hausse de 33 % en quinze ans, selon un rapport alarmant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toujours parmi les facteurs potentiels : "l’isolement social, la pandémie de Covid-19, les conflits géopolitiques persistants et l’instabilité socioéconomique".

    Ce rapport, intitulé "Child and youth mental health in the WHO European Region", dresse pour la première fois un panorama complet de la santé mentale des enfants et adolescents dans 53 pays d’Europe et d’Asie centrale. Il met en lumière une réalité accablante : les besoins explosent, mais les systèmes de soins ne suivent pas. Le Dr João Breda, responsable du bureau OMS Grèce, déclare : "Ce rapport est un électrochoc. Chaque enfant et chaque jeune a droit à un soutien en santé mentale et à des soins de haute qualité."

    Le suicide reste la première cause de décès chez les 15-29 ans

    Parmi les données les plus frappantes : une fille sur quatre, entre 15 et 19 ans, souffre d’un trouble mental. Le suicide reste la première cause de décès chez les 15-29 ans. Pourtant, dans un quart des pays européens, aucun service de santé mentale de proximité n’est disponible pour les jeunes, et un cinquième des pays n’ont toujours pas de politique nationale dédiée. En moyenne, on ne compte qu'un seul psychiatre pour 76.000 enfants et adolescents.

    Certains pays tirent leur épingle du jeu : les adolescents des Îles Féroé, d’Islande et du Danemark affichent les meilleurs niveaux de bien-être mental. A contrario, l’Ukraine, Chypre et la Pologne enregistrent les scores les plus faibles, reflets d’une instabilité politique et sociale qui aggrave les troubles.

    Des disparités marquées entre pays

    L’OMS appelle tous les gouvernements à agir sans délai. Comme le rappelle le Dr Breda : "En agissant dès maintenant, les pays peuvent bâtir des systèmes résilients qui aideront les prochaines générations à s’épanouir." Pour les aiguiller, le rapport propose neuf mesures prioritaires pour transformer les soins, de la création de politiques nationales jusqu'à l'implication des familles, en passant par la formation des professionnels. Il met aussi en garde contre une tendance croissante : la recherche de soutien émotionnel auprès de chatbots d’intelligence artificielle comme ChatGPT, parfois avec des conséquences dramatiques.

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