Psychiatrie

Santé mentale : elle s'est détériorée malgré la Grande Cause Nationale 2025

À la veille de la journée mondiale de la santé mondiale du 10 octobre, le nouveau baromètre de la Fondation Aésio révèle que la santé mentale des Français reste une sujet de préoccupation important. 

  • saifulasmee chede/istock
  • 09 Octobre 2025
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    La santé mentale a été désignée Grande Cause Nationale 2025. Mais alors que l’année touche bientôt à sa fin, la 5e édition du baromètre annuel de la Fondation Aésio "Les Français·es et leur bien-être mental" montre qu’il y a encore de chemin à parcourir dans la prise en charge et la sensibilisation aux troubles psychiques.

    Le bien-être mental des Français a baissé de 4 points en un an

    Plus d’un Français sur 5 (22 %) confie avoir un état de santé psychique "moyen" ou "mauvais" en 2025. Autre point inquiétant en cette veille de journée mondiale de la santé mentale, la part des personnes assurant connaître un bien-être mental "très bon" ou "excellent" a reculé de 4 points en un an, passant de 43% en 2024 à 39%.

    Les sondés s’accordent sur l’importance de la santé mentale. 77 % d’entre eux pensent qu’il s’agit d’un sujet de santé publique prioritaire. Mais 63 % déplorent une mauvaise prise en charge de ces troubles par le système de soins. Cela représente une hausse de 7 points par rapport à 2021.

    Et la désignation de la santé mentale comme Grande Cause Nationale ne semble pas avoir vraiment changé la donne : 43% des personnes interrogées estiment que cela n’a eu aucun impact significatif sur la manière dont le sujet est abordé dans le pays. 19% reconnaissant par contre que cela a eu tout de même un impact positif sur la sensibilisation et la perception des enjeux de santé mentale, et pour 13% le dispositif a permis d’améliorer la prise en charge et l’accompagnement des personnes concernées.

    Difficultés psychiques : les jeunes sont les plus touchés

    Le baromètre confirme que la dégradation de la santé mentale des jeunes est un vrai sujet de préoccupation. Un clivage générationnel se dessine en effet. Près d’un tiers des moins de 35 ans (28 %) se déclarent en état de santé mentale moyen ou mauvais, soit deux fois que chez les 65 ans et plus (15 %).

    55% des Français·es reconnaissent avoir traversé des épisodes de souffrance psychique au cours des douze derniers mois. "Un résultat qui reste stable par rapport aux éditions précédentes, mais à un niveau élevé", précise le rapport. Les jeunes sont particulièrement touché·es : 63% des moins de 35 ans sont concernés.

    L’environnement socio-économique et géopolitique semble également agir comme un facteur aggravant. En 2025, 80 % des Français·es indiquent que l’actualité est susceptible d’avoir un impact négatif sur leur état psychologique, soit une progression de 20 points en quatre ans.

    Aller chez le psy reste tabou

    Si les Français reconnaissent l’importance de la santé mentale et de la prise en charge des troubles, ils semblent encore avoir du mal à demander de l’aide. Seules 28 % des personnes qui ont rencontré des difficultés psychiques au cours de l’année, ont consulté un professionnel de la santé mentale ou une structure de soins spécialisée.

    Mais pour les personnes en souffrance psychique ne consultent pas ? Elles évoquent en premier lieu leur conviction de ne pas en avoir besoin (50%). Viennent ensuite le manque de moyens financiers (29%), l’appréhension (21%) et le manque de temps (19%).

    Le baromètre montre également que la parole reste difficile à libérer : 72% des sondés estiment que la santé mentale est toujours un sujet tabou et 65% pensent que le fait de consulter un psychologue ou un psychiatre est mal vu dans notre société.

     

     

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