Onco-thoracique

CBNPC : un biomarqueur améliore l’indication de l’immunothérapie

Un nouveau marqueur radio-génomique permettrait de mieux prédire la réponse aux immunothérapies anti PD1/PDL1 et leur toxicité dans le Cancer Bronchique Non à Petites Cellules

  • selvanegra/istock
  • 24 Mar 2023
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    Le biomarqueur utilisé en pratique aujourd’hui pour indiquer l’immunothérapie dans le Cancer Bronchique Non à petites Cellules (CBNPC) est le taux de PDL-1 exprimé par les cellules tumorales. Ce marqueur est analysé en Immuno-Histo-Chimie sur les lames anatomo-pathologiques. Notamment pour l’indication de l’immunothérapie en monothérapie au stade métastatique du CBNPC, un taux de PDL1≥50% est requis (Pembrolizumab ou Atezolizumab).

    Cependant ce biomarqueur reste imparfait :  environ un tiers des patients vont présenter une hyperprogression, une progression rapide ou un décès rapide après l’initiation de l’immunothérapie en 1ère ligne. De plus environ 20% des patients présentent des effets indésirables de grade 3 ou plus. Un biomarqueur permettant de prédire les bons répondeurs et les patients à risque de développer une toxicité sous immunothérapie permettrait d’améliorer la prise en charge.

    Etablissement d’un marqueur radio-génomique de réponse et de toxicité aux anti PD1/PDL1

    Les auteurs présentent ici une signature basée sur le scanner de baseline, associé à un marqueur biologique : l’expression transcriptomique (ARN) du gène CD274 codant pour le PDL1 par les cellules tumorales, afin de prédire la réponse tumorale sous anti PD1/PDL1 chez des patients atteints d’un CBNPC métastatique. Une analyse des scanners de baseline ainsi qu’une analyse du transcriptome en cellule unique (single cell RNA sequencing) ont été réalisés.

    Au total, 194 patients atteints d’un CBNPC ont été recrutés rétrospectivement pour cette étude. La signature développée (appelée LCI-RPV) permet de prédire la positivité de l’expression du PDL1, un taux de PDL1 > 50%, l’obtention d’une réponse tumorale à 3 mois de traitement, et le risque de survenue de pneumopathie immuno-induite. Le LCI-RPV a permis aussi de définir 2 groupes de patients avec une survie courte ou allongée. Le modèle a été testé sur 2 cohortes indépendantes anglaises.

    L’avenir des biomarqueurs de réponse et de toxicité des anti PD1/PDL1

    L’intérêt de la radiomique est de pouvoir capter des informations et caractéristiques de la tumeur, invisibles à l’œil humain (le radiologue), mais présentes sur le scanner de baseline (intelligence artificielle).

    Cette étude montre l’importance de développer des outils prédictifs de réponse, et pronostics, dans le cadre de l’utilisation massive des anti PD1/PDL1, qui ne sont pas dénués de progression rapide ni de toxicité sévère souvent non réversibles chez nos patients. Le score LCI-RPV est un score intéressant, mais non applicable en pratique.

    Le prix d’une analyse ARN en cellule unique coutant plusieurs milliers d’euros. Cependant on espère dans les années à venir voir un biomarqueur plus performant que le PDL1 pour être utiliser en pratique clinique courante.

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    JDF