Onco-thoracique

CBNPC métastatique : double immunothérapie et désescalade de la chimiothérapie

Dans le cancer bronchique non à petites cellules métastatique, une désescalade thérapeutique pour réduire le nombre de cycles de chimiothérapie est possible sous double immunothérapie, sans perte d’efficacité, selon un avis du Pr Nicolas Girard (Curie, Paris) sur les résultats présentés à l’ASCO 2022.

  • Mohammed Haneefa Nizamudeen/istock
  • 05 Jul 2022
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    L’essai CheckMate 9LA de phase III a randomisé plus de 700 patients dans chacun des bras de traitement s: 2 cycles de chimiothérapie à base d’un doublet de platine associés à une double immunothérapie par l’anti PD1 nivolumab (360mg toutes les 3 semaines) + l’anti CTLA4 ipilimumab (1mg/Kg toutes les 6 semaines) versus chimiothérapie seule.

    L’originalité de cet essai est la désescalade thérapeutique pour réduire le nombre de cycles de chimiothérapie à 2, dans le bras expérimental. Les patients inclus étaient porteurs d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique, toute histologie confondus, naïfs de traitement.

    Un bénéfice maintenu pour les patients traités par double immunothérapie

    A 3 ans de suivi, la combinaison avec double immunothérapie montre une amélioration de la survie globale, critère de jugement principal, avec 27% de patients vivant dans le bras expérimental indépendamment de l’expression du PDL1, versus 19% dans le bras standard (HR=0.74 ; IC à 95% : 0.62-0.87).

    De plus, parmi les patients avec un taux de PDL1 < 1%, le taux de survie à 3 ans est de 25% pour les patients traités par la combinaison avec double immunothérapie, versus 15% pour les patients traités dans le bras standard.

    Analyses en sous-groupes prometteuses

    Dans le sous-groupe des patients porteurs du sous-type histologique carcinome épidermoïde, le taux de survie globale est de 24% dans le bras double immunothérapie, versus 11% dans le bras standard.

    De plus dans une analyse exploratoire, il semble y avoir un bénéfice en survie globale dans le bras double immunothérapie chez les patients porteur d’une mutation STK11.

    Les données de tolérance sont comparables avec celles déjà connues, malgré la prolongation du suivi.

    En pratique

    Ces résultats enthousiasmants encouragent l’administration de la combinaison chimiothérapie-double immunothérapie chez les personnes plus fragiles du fait de l’administration d’uniquement 2 cycles de chimiothérapie et non pas 4 comme cela est réalisé en routine ; et chez les patients avec un PDL1 négatifs.

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    JDF