Onco-hématologie

Myélome inaccessible à la greffe : ixazomib en maintenance en première ligne

Chez les myélomes inaccessibles à la greffe, l’ixazomib en traitement de maintenance post-induction améliore très significativement la survie sans progression, y compris chez les patients les plus âgés.

  • Elena KHarchenko/istock
  • 20 Octobre 2020
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    La maintenance par lenalidomide en post-autogreffe de cellules couches hématopoïétiques chez les patients traités pour un myélome multiple est bien établie. L’ixazomib est un inhibiteur du protéasome (IP) oral approuvé en combinaison avec le lenalidomide et dexamethasone en 2ème ligne de traitement pour le myélome multiple.

    Deux études ont montré son bénéfice en maintenance chez les patients autogreffés. Cependant, l’intérêt d’une maintenance chez les patients atteints de myélome multiple non éligibles à la greffe, en raison de l’âge ou des comorbidités, n’a pas été montré.

    Etude de l’ixazomib en maintenance post-induction

    Dimopoulos et coll rapportent dans JCO une large étude de phase 3 randomisée, double aveugle, multicentrique, comparant l’ixazomib versus placebo en maintenance post-induction chez les patients non éligibles à l’autogreffe (Tourmaline MM4).

    Les patients reçoivent soit de l’ixazomib ou placebo jusqu’à 24 mois, ou jusqu’à progression ou jusqu’l’apparition d’une toxicité non tolérable. L’ixazomib est à la dose de 3 mg x 1/ semaine, per os (J1, J8, J15, J21) avec des cycles de 28 jours au total.

    La randomisation est stratifiée selon l’âge, le stade ISS, le traitement d’induction (contenant un inhibiteur du protéasome versus pas d’inhibiteur du protéasome), la réponse au traitement d’induction (RC+TBRP versus RP). Au total, 706 patients sont inclus dans l’étude.

    Amélioration significative de la survie sans progression

    L’ixazomib permet une réduction de 34% du risque de progression ou de décès par rapport au placebo. La survie sans progression avec l’ixazomib est d’environ 17 mois versus 9 mois à partir du moment de la randomisation.

    La maintenance par cet inhibiteur du protéasome oral est clairement bénéfique pour les myélomes stade ISS III et chez les patients ayant obtenu un RC ou TBRP (versus RP).

    Bonne tolérance même chez les patients les plus âgés

    Très peu de toxicités grade 3-4 sont rapportées. Les toxicités plus marquées dans le groupe ixazomib sont digestives (nausées, vomissements, diarrhées), dermatologiques avec des éruptions cutanées. Le taux de neuropathies périphériques est de 19% dans le groupe ixazomib versus 11% dans le groupe placebo. Il n’a pas été noté plus de cancers secondaires dans le bras ixazomib.

    A noter que la tolérance chez les patients de plus de 75 ans est bonne avec la possibilité d’augmenter la posologie à 4 mg chez plus de 70% des malades de cette population. Les patients sous ixazomib n’ont pas eu plus d’hospitalisation ou de consultation pour complications. De plus l’étude sur la qualité de vie montre des scores comparables entre les 2 cohortes.

    L’ixazomib est donc un traitement de maintenance intéressant chez les patients atteints de myélome multiple en 1ère ligne non éligibles à la greffe ayant un impact direct sur la survie sans progression et bien toléré. Il devrait, on l’espère, avoir rapidement une AMM en France. Le suivi à plus long terme est toujours en cours.

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