Coronavirus

Covid-19 : des volontaires infectés volontairement pour mieux comprendre le virus

Pour mieux comprendre la Covid-19 et notre réponse immunitaire dans le but de développer des traitements efficaces, des chercheurs britanniques vont volontairement infecter des jeunes britanniques.

  • Par Jean-Guillaume Bayard
  • stefanamer/iStock
  • 21 Oct 2020
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    Pour lutter contre la Covid-19, tous les coups sont permis. Des chercheurs britanniques de l'Imperial College se sont lancés dans une étude qu’ils présentent comme “une première mondiale”, dans un communiqué publié le 20 octobre. Pour mieux comprendre le virus et notre réponse immunitaire dans le but de mettre au point un traitement, ils comptent infecter volontairement des volontaires. Les scientifiques précisent que les participants sélectionnés seront âgés de 18 à 30 ans, en bonne santé et sans facteurs de risques.


    Connaître chaque étape du processus infectieux

    Cette étude va se dérouler en plusieurs étapes. La première va consister à déterminer quelle est la “plus petite quantité de virus nécessaire pour conduire une personne à développer la Covid-19”, ont écrit les chercheurs dans le communiqué. Cette phase est dite de caractérisation du virus. Ensuite, les chercheurs vont observer “comment les vaccins fonctionnent dans le corps pour stopper ou empêcher le Covid-19, regarder les traitements potentiels et étudier la réponse immunitaire”. Pour cela, des volontaires vont être recrutés et infectés par le nez, la “voie naturelle” d’infection, a précisé Peter Openshaw, professeur de médecine expérimentale à l'Imperial College, qui co-dirige l’étude, au média britannique BBC Radio 4.

    L’avantage de cette étude, soulignent les chercheurs, est qu'elle permet d’étudier précisément tout le processus d’infection et “surveiller ce qui se passe à chaque étape, y compris avant que les symptômes ne se développent”, ont-ils ajouté. Les patients infectés devront rester avec les chercheurs pendant deux semaines et demie. “Notre priorité numéro un est la sécurité des volontaires”, insistent les chercheurs. Des prélèvements seront effectués régulièrement et une grande surveillance sera observée autour de leur état de santé.


    Comparer les vaccins

    Ces recherches vont permettre d’obtenir de précieuses informations sur le virus qui sont difficiles à obtenir avec les autres études. Elles vont être menées sur un nombre de patients plus faibles que les essais cliniques sur les vaccins et cela permettra d’avoir “idée très nette pour savoir si un vaccin va fonctionner et comment il fonctionne”, a précisé le professeur Openshaw. Dans ce cas, ce sont des dizaines de volontaires, voire “de petites centaines”, qui seront impliquées. “Une fois déterminés les paramètres du modèle, phase qui devrait durer jusqu'au mois de mai, des comparaisons entre vaccins pourront alors être effectuées”, ajoute le chercheur.


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    JDF