Dermatologie

Inhibiteurs de JAK : pas d’augmentation du risque cardiovasculaire dans des indications dermatologiques

L’analyse de la littérature ne montre pas d’augmentation du risque de MACE ni d’événements thrombo-embolique veineux chez les patients recevant un traitement de courte durée par JAKi dans des indications purement dermatologiques.

  • Rasi Bhadramani/iStock
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  • 20 Mai 2024
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    Une augmentation de l’incidence d’événements cardiovasculaires majeurs (MACE) et d’évènements thromboemboliques veineux (VTE) a été observée sous inhibiteurs de Janus kinase (JAKi) comparativement aux anti-TNF-alpha chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et présentant certains facteurs de risque de ce type de complications. Ce constat a d’ailleurs conduit l’ANSM, après réévaluation au niveau européen, à adresser aux praticiens, courant 2023 des recommandations de restriction d’utilisation des JAKi dans leurs différentes indications.

    Qu’en est-il chez les patients recevant ce type de traitement pour une indication purement dermatologique, dont le profil de risque n’est pas tout à fait le même que celui de ceux avec une PR, qui sont plus âgés et présentent plus de facteurs de risque cardiovasculaire notamment ?

    Les résultats d’une vaste analyse de la littérature, publiés dans JAMA  Dermatology, sont plutôt rassurants quant à l’impact du traitement par JAKi sur ce risque à court terme. 

    Une méta-analyse de 45 essais cliniques

    Au total, les données portent sur près de 13 000 patients, inclus dans 45 essais cliniques traités par JAKi pendant 16 semaines dans différentes indications (pelade (alopecia aerata), psoriasis, lichen plan, ou hidradénite suppurée) et près de 5000 patients ayant reçu un placebo. 

    La méta-analyse ne retrouve pas d’augmentation significative du risque de MACE (I2 = 0,00%; RR, 0,47; IC 95% 0,28-0,80), ni de VTE (I2 = 0,00%; RR 0,46; IC 95% 0,26-0,80). De même, les auteurs ne rapportent pas de différence significative entre les bras actif et placebo quant au risque d’effets indésirables sévères  (I2 = 12,38%; RR 0,92; IC 95% 0,72-1,20) ou d’interruption de traitement (I2 = 23,55%; RR 0,94; IC 95%  0,76-1,19).

    Des résultats à court terme relativement rassurant

    Une étude aux résultats rassurants donc quant à l’utilisation à court terme de ce type de traitement dans des indications dermatologiques.
    Suivre les patients sur un plus long terme et mieux comprendre les mécanismes par lesquels les JAKi sont susceptibles d’accroitre le risque cardiovasculaire reste toutefois indispensable, soulignent les auteurs de ce travail.  

     

     

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