Onco-Dermato
Carcinome épidermoïde cutanés : bénéfice du cémiplimab en néoadjuvant
Le cémiplimab, un inhibiteur de PD-1 a été approuvé pour le traitement du carcinome épidermoïde cutané métastatique ou localement avancé pour lequel aucune option de traitement local curatif n'est disponible. Un étude pilote a montré l’intérêt du cémiplimab en néoadjuvant avant une chirurgie curative sur la réponse pathologique complète.
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Dans la plupart des cas, les patients atteints de carcinome épidermoïde cutané peuvent être traités avec succès par la chirurgie seule. Un petit pourcentage de patients ayant une maladie locorégionale avancée peut bénéficier d’une radiothérapie adjuvante et éventuellement, un traitement systémique.
Dans une étude de phase II publiée en Octobre dans le New England Journal of Medecine portant sur des patients atteints de carcinome épidermoïde cutané, un pourcentage élevé de patients a obtenu une réponse pathologique complète avec l'utilisation de quatre doses au maximum de cémiplimab en néoadjuvant avant la chirurgie avec un profil de sécurité jugé satisfaisant.
Une réponse pathologique satisfaisante
Dans cette étude de phase 2 multicentrique et non randomisée, 79 patients ont été recrutés et ont reçu le cémiplimab en néoadjuvant à la dose de 350 mg toutes les 3 semaines pendant un maximum de quatre doses, avant de subir une chirurgie à visée curative. Le critère d'évaluation principal était une réponse pathologique complète définie par une absence de cellules tumorales viables dans la pièce chirurgicale après examen indépendant dans un laboratoire central par deux anatomopathologistes.
Une réponse complète pathologique a été observée chez 40 patients (51%) et une réponse pathologique majeure (i.e., la présence de cellules tumorales viables constituant ≤10% de la pièce chirurgicale) chez 10 patients (13%).
Une différence entre réponse pathologique et réponse à l’imagerie
Une réponse objective sur l'imagerie après le traitement par le cémiplimab néoadjuvant, définie selon RECIST 1.1, a été observée chez 54 patients (68 %), dont 5 patients en réponse complète, 49 en réponse partielle, 16 en stabilité et 8 avec une maladie progressive. Le pourcentage de patients ayant une réponse complète sur l'imagerie (6%) était beaucoup plus faible que le pourcentage de patients ayant une réponse complète pathologique sur l'examen indépendant (51%).
Parmi les 44 patients présentant une réponse partielle à l'imagerie, 30 (68%) ont présenté une réponse complète pathologique, 8 (18%) une réponse majeure pathologique et 6 (14%) une absence de réponse complète pathologique ou de réponse majeure pathologique. Aucun patient n’a récidivé après la chirurgie à la date de point.
Pour quels patients ? la place des biomarqueurs
Les analyses de la charge mutationnelle tumorale et de l'expression de PD-L1 n'ont pas montré de corrélation avec les résultats en termes d'efficacité, ce qui suggère qu'il ne s'agit pas de biomarqueurs adéquats pour guider les décisions concernant le traitement néoadjuvant par le cémiplimab.
Ainsi, si le bénéfice sur la réponse pathologique semble avéré, d’autres études devront prouver qu’une réponse pathologique à l'immunothérapie néoadjuvante est associée à une incidence élevée de survie sans maladie après la chirurgie.








