Oncologie digestive
Carcinome épidermoïde de l’œsophage avancé : l’immunothérapie confirme ses bénéfices en 1ère ligne
L’ajout d’une immunothérapie à la chimiothérapie standard en première ligne de traitement du carcinome épidermoïde de l’œsophage avancé ou métastatique permet d’améliorer la survie sans progression et la survie globale.
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Le traitement de première ligne du carcinome épidermoïde de l’œsophage avancé ou métastatique, situation assez fréquente lors du diagnostic, se fonde actuellement sur une chimiothérapie.
Malgré ce traitement, le pronostic reste sombre, avec une survie globale de 7 à 13 mois selon les données des études prospectives.
Une étude menée en Chine
Les résultats de l’étude ESCORT-1rst, publiés dans le JAMA, confirment l’espoir apportée par l’immunothérapie dans ce cancer, qui n’a guère bénéficié de progrès thérapeutique depuis 20 ans.
Cet essai prospectif multicentrique mené en Chine, a comparé, sur une cohorte de 596 patients (87,8 % d’hommes, âge moyen 62 ans) la chimiothérapie seule (6 cycles de paclitaxel et cisplatine) à cette même chimiothérapie associée à un traitement par un anti-PD1, le camrélizumab. Ce dernier a notamment été approuvé en Chine en traitement de deuxième ligne de ce type de cancer suite aux résultats positifs de l’essai ESCORT.
Au terme d’un suivi moyen de 10,8 mois, la survie globale médiane a été de 15,3 mois chez les patients ayant reçu l’anti-PD1, versus 12 mois chez ceux ayant reçu la seule chimiothérapie (HR 0,70 ; IC à 95% 0,56-0,88, p = 0,001). Les taux de survie sans progression ont été respectivement de 6,9 mois vs 5,6 mois (HR pour la progression ou le décès 0,56, IC à 95% 0,46-0,68, p < 0,001).
Des effets indésirables de grade 3 ou plus ont été rapportés respectivement chez 63,4% et 67,7% des patients (dont 3% et 3,7% de décès).
Concordant avec d’autres essais
Ces résultats sont en phase avec ceux de l’essai Keynote 590, qui a récemment montré les bénéfices d’un anti PD-L1, le pembrolizumab en association à la chimiothérapie (5FU et cisplatine) en première ligne de traitement du carcinome épidermoïde ou de l’adénocarcinome de l’œsophage avancé ou métastatique et avec les résultats intermédiaires de l’essai Checkmate 648 ayant évalué la simple ou double inhibition des points de contrôle immunitaires en adjonction à la chimiothérapie.
Dans ESCORT-1rst, l’analyse des données en sous-groupes n’a pas permis d’évaluer l’impact du statut PD-L1 sur la réponse thérapeutique, ce qui souligne l’importance d’une standardisation des méthodes d’évaluation de l’expression de PD-L1, estiment les auteurs de l’éditorial qui accompagne la publication. Le protocole évalué dans cet essai devrait logiquement devenir le standard de traitement en Chine, pays qui paie l’un des plus lourds tributs à ce cancer (plus de 50% des cas mondiaux). Cela ne sera pas forcément le cas dans les pays occidentaux en raison des différences de profil génétique et clinique des patients présentant ce type de cancer.








