Pneumologie
Risque tuberculeux : un scanner thoracique au moindre doute
Pour évaluer le risque tuberculeux avant la prescription d’un traitement immunosuppresseur, la radio de thorax a perdu de son intérêt face au scanner à bas débit de dose, en particulier en cas de syndrome obstructif associé.
- Lefteris Pitarakis/AP/SIPA
Au cours de la pratique clinique, et c’est par exemple le cas avant la prescription d’un traitement immunosuppresseur, il est important de pouvoir disposer d’un diagnostic précis des antécédents de tuberculose d’un patient. Une équipe de chercheurs d’Afrique du Sud a réalisé une étude pour évaluer l’utilisation de questionnaires et d’examens d’imagerie pour déterminer le statut d’antécédents de tuberculose dans une population à forte prévalence de cette maladie.
L’étude a inclus une population de 107 adultes âgés de plus de 40 ans ayant un diagnostic de troubles ventilatoires obstructifs. L’utilisation de deux questionnaires a d’abord permis de retrouver un antécédent de tuberculose chez 38 % (questionnaire BOLD) et 36,4 % (PTbQ) des personnes. Avec la radio pulmonaire, 43,3 % des participants ont été diagnostiqués. Cette proportion s’élève à 68,3 % avec un scanner bas débit. Les questionnaires et la radio ont une valeur prédictive négative de 48 % et 47 %.
Le scanner plus performant
Les auteurs concluent que dans une population à prévalence élevée de tuberculose, les questionnaires et la radio pulmonaire surestiment manifestement la prévalence d’antécédents de tuberculose chez des patients souffrant de troubles ventilatoires obstructifs et que l’association de questionnaire et d’un scanner bas débit est plus efficace quand on a besoin d’éliminer un tel diagnostic.
S'il est difficile de transposer les résultats de cette étude sud-africaine sur des patients français, ce travail ayant été réalisé dans un pays où la prévalence de la tuberculose est beaucoup plus élevée qu’en Europe, le scanner thoracique à bas débit s’avère néanmins plus performant et il a tendance à remplacer la radio pulmonaire pour évaluer le risque tuberculeux.
D’après un entretien avec le Pr Claire Andrejak, pneumologue, CHU d’Amiens.

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