Pneumologie
Grippe : une épidémie majoritairement liée au virus B
L’efficacité du vaccin contre la grippe est réduite car il ne contient pas la souche B la plus répandue cette année. L’impact est limité sur les formes graves de la grippe qui sont principalement dues au type A.
- ISOPIX/SIPA
Après avoir démarré doucement, et surtout plus tardivement que d’habitude, l’épidémie de grippe s’est installée dans toute la métropole (mais pas en Corse), d'après le dernier bilan de l'InVS. La première semaine de février, dix régions étaient touchées, les autres étant en phase pré-épidémique. Il s’agit d’une épidémie d’ampleur encore modérée comparée à celle, massive, de l’année dernière. En termes de distribution des virus, l’épidémie est due essentiellement au virus de type B (66 %) dont 50 % de B Victoria, 15 % de B non identifiés et 1 % de B Yamagata. Les virus de type A (34%) se répartissent entre 25 % de H1N1, 3 % de H3N2 et 6 % de A non identifiés.
Le virus B très présent chez les enfants
La composition du vaccin trivalent disponible en France comprend les virus AH1N1, H3N2 et le virus B Yamagata. En revanche, il ne contient pas le lignage Victoria. Le vaccin ne protège donc pas contre le virus B qui circule actuellement et qui représente plus de la moitié des infections. L’analyse par tranches d’âge des personnes touchées révèle que la répartition des virus n’est pas homogène. Les virus de type B sont retrouvés essentiellement chez les enfants de 5 à 15 ans, alors que chez les adultes, le virus A, sur lequel le vaccin est efficace, est proportionnellement plus représenté.
Couverture vaccinale insuffisante
89 cas graves ont été admis en réanimation, un nombre relativement faible, dont 80 infectés par un virus de type A, essentiellement des personnes de plus de 15 ans. Ces cas sont observés dans des groupes à risque qui sont dans les cibles de la vaccination et qui, très souvent, ne sont pas vaccinés. Cette année, la couverture vaccinale des personnes à risque, celles qui sont âgées de plus de 65 ans et atteintes d’une pathologie chronique, est de 47 %, soit un niveau équivalent à celui de l’an dernier. Il est considéré comme très insuffisant, l’objectif fixé par l’OMS étant de 75 %.
D’après un entretien avec le Pr Bruno Lina, Laboratoire de virologie, CHU de Lyon
Bulletin épidémiologique grippe. Point au 10 février 2016












