Noyades

Comment éviter la noyade infantile ?

Chaque été, une cinquantaine d’enfants de moins de 13 ans meurent noyés en France. Dans la moitié des cas, une absence de surveillance est en cause. Pourtant, des gestes simples peuvent suffire à éviter l’irréparable.

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  • 18 Jul 2025
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    Chaque été, des vies sont fauchées dans le silence d’un instant d’inattention. Le 13 juillet 2025, à Carvin dans le Pas-de-Calais, un bébé de 18 mois est tombé dans une piscine privée après avoir échappé quelques secondes à la vigilance de ses parents. Malgré l’intervention rapide d’un voisin et des secours, l’enfant est décédé le lendemain à l’hôpital. Quelques jours plus tôt, à Ombrée-d’Anjou, une fillette de 11 ans a été retrouvée noyée dans un étang, alors qu’elle participait à une sortie avec un centre de loisirs. Elle n’avait pas réussi son test d’aisance aquatique et s’était volatilisée dans l’après-midi.

    La vigilance doit être le premier réflexe

    La règle fondamentale pour éviter les noyades d’enfants est la surveillance constante, active et rapprochée. Un enfant peut se noyer en moins de 20 secondes, sans bruit, même dans très peu d’eau. Lorsqu’un jeune enfant joue au bord de l’eau ou s’y baigne, il ne suffit pas d’être à proximité : il faut être pleinement concentré sur lui, sans distraction. Un seul adulte, responsable et sachant nager, doit être désigné pour assurer cette surveillance. Ce rôle ne peut être partagé ni confié à un groupe.

    Le téléphone, les discussions, la préparation du repas ou une courte absence sont autant de moments à risque. La noyade peut se produire pendant que l’on pense « avoir encore le temps ». Baignez-vous avec vos enfants, restez à leurs côtés dans l’eau et redoublez de vigilance dès qu’ils sont en âge de vouloir explorer seuls.

     La meilleure des préventions : apprendre à nager dès le plus jeune âge

    Au-delà de la surveillance, l’apprentissage de la nage est une autre clé de la prévention. Dès le plus jeune âge, les enfants peuvent être familiarisés avec l’eau grâce aux activités "bébé nageur", proposées jusqu’à 3 ans. Entre 4 et 6 ans, les séances d’aisance aquatique permettent aux enfants d’apprendre à flotter, se déplacer dans l’eau et comprendre comment réagir en cas de chute. Après 6 ans, l’apprentissage formel de la nage devient indispensable. Il ne suffit pas de « savoir se débrouiller » : l’enfant doit savoir nager en sécurité, sans paniquer.

    Dans le cadre scolaire ou familial, ces apprentissages sont à encourager le plus tôt possible !

    Quels sont les signes qui doivent vous alerter ?

    Après une baignade, si un enfant semble fatigué de façon anormale, tousse, a du mal à respirer, vomit, présente des lèvres bleues ou s’endort plus vite que d’habitude, ces signes doivent alerter. Ils peuvent traduire des complications liées à une inhalation d’eau. Dans ces cas-là, il suffit d'appeler immédiatement les secours en composant le 15, le 18 ou le 112. Mieux vaut une fausse alerte qu’un retard de prise en charge.

    Contrairement à une idée reçue, la « noyade sèche » sans aucun symptôme n’existe pas. Un enfant qui a bu la tasse montre toujours des signes, parfois discrets, qu’il faut savoir reconnaître.

    Ne quittez jamais des yeux vos enfants !

    La prévention repose avant tout sur une prise de conscience collective : aucun dispositif de sécurité, ni alarme, ni barrière, ni brassard ne remplace la vigilance humaine. Même dans des lieux de baignade surveillés, la responsabilité parentale reste primordiale. Un instant d’inattention peut suffire. À chaque instant, posons-nous cette question : « Qui surveille mon enfant ? »

    Pour aller plus loin, des ressources utiles sont disponibles sur les sites officiels :
    sante.gouv.fr/baignades
    sports.gouv.fr/preventiondesnoyades

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    JDF