Pneumologie
Cancer du poumon : ce qu’il faut retenir de l’ASCO 2016
Pas de scoop concernant le cancer pulmonaire lors du congrès de l’ASCO, mais les résultats de trois essais cliniques auront pourtant marqué cette édition 2016 : J-ALEX, CheckMate 032 et Ultimate.
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J-ALEX
Dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules ALK positif, l’étude J-ALEX a montré la supériorité de l’alectinib sur le crizotinib chez des patients qui n’avaient pas reçu de traitements inhibiteurs de ALK précédemment. Cette étude de phase III randomisée en ouvert a été menée au Japon chez 207 patients. Elle a été interrompue après l’analyse intermédiaire préprogrammée car elle avait atteint son objectif principal de supériorité en survie sans progression. En effet, l’alectinib s’est montré plus efficace que le crizotinib avec un hazard ratio de 0,34 (p < 0,0001), soit une réduction de 66 % de la mortalité. La médiane de survie sans progression est 10,2 mois avec le crizotinib, alors qu’elle n’est pas atteinte avec l’alectinib qui n’est pas encore commercialisé et n’a donc pas encore reçu d’AMM européenne.
CheckMate 032
Dans le cancer bronchique à petites cellules, il n’avait pas été observé de progrès depuis de nombreuses années. L’arrivée de l’immunothérapie a soulevé un espoir concrétisé par l’étude CheckMate 032 qui a évalué l’efficacité du nivolumab seul et en association avec l’ipilimumab pour traiter les récidives après chimiothérapie. Ces anticorps sont des inhibiteurs de checkpoint, le nivolumab étant un anti-PD1 et l’ipilimumab un anti-CTLA-4. L’étude réalisée chez 180 patients montre des résultats encourageant puisque le double blocage apporte un bénéfice de survie globale : 4,4 mois avec nivo et 7,7 mois avec nivo + ipi. L’immunothérapie se montre plus efficace chez les malades qui surexpriment PD-L1. Le taux de réponse objective est de 10 % avec nivo et de 19 % avec nivo + ipi, certains patients étant encore vivants après plus de deux ans.
Ultimate
Dans le cancer bronchique non à petites cellules, l’étude ULTIMATE, réalisée en France par l’IFCT chez des patients avec un adénocarcinome en progression après une ou deux lignes de traitement a comparé le traitement de référence, le docétaxel, à l’association paclitaxel-bévacizumab en schéma hebdomadaire. 166 patients ont été inclus dans cette étude de phase III qui a atteint son critère principal de survie sans progression : l’association paclitaxel-bévacizumab s’est montrée supérieure avec un hazard ratio à 0,62, soit une réduction de la mortalité de 38 %, la survie médiane passant de 3,9 à 5,4 mois. Ce progrès s’accompagne d’une meilleure tolérance.
D’après un entretien avec le Dr Didier Debieuvre, pneumologue au Centre hospitalier de Mulhouse

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