Pneumologie
Biopsie liquide : une technique d’avenir dans la prise en charge du cancer bronchique
Diagnostic précoce, ciblage et monitoring du traitement, la recherche dans le sang de cellules cancéreuses et d’ADN tumoral va bouleverser la prise en charge du cancer bronchique.
- Mark Thomas / Rex Featu/REX/SIPA
De nombreux centres de recherche travaillent sur la détermination de cellules tumorales dans le sang chez les patients soufrant d’un cancer. Ces travaux portent également sur la possibilité d’extraire de l’ADN tumoral circulant et de le caractériser. Récemment, des chercheurs de l’université du Michigan (Ann Arbor) ont fait le point sur l’intérêt de cette technique de la biopsie liquide dans le cancer du poumon dans Frontiers in Oncology (1) et une équipe française a publié un article sur le même thème dans l’European Respiratory Journal (2).
Ces techniques de biopsie liquide sont très utilisées pour tenter d’avancer le diagnostic de cancer bronchopulmonaire. Il y a quelque mois, l’équipe du Pr Paul Hofman (Université Nice Sophia Antipolis) a découvert que, dans une population à risques de patients gros fumeurs atteints de BPCO, le cancer était détectable des mois ou des années avant qu’il soit visible à l’imagerie. Ces chercheurs ont réussi à trouver la présence de cellules circulantes très rares dans le sang qui jouent le rôle de sentinelles. Ils ont ainsi fait la preuve du concept qu’une surveillance des personnes à risque de cancer pouvait conduire à un diagnostic à un stade précoce où le pronostic est meilleur.
Détecter des mutations de résistance
La biopsie liquide a également un intérêt après le diagnostic du cancer du poumon : elle permet de rechercher dans le sang des anomalies de l’ADN, telles que des mutations de l’EGFR, qui permettent au malade de bénéficier d’un traitement ciblé. En particulier quand le cancer progresse après un premier traitement, il serait possible de déterminer des mutations de résistance et de donner un traitement différent et adapté.
Enfin, une application de la biopsie liquide se développe : le monitoring du traitement. Une biopsie liquide réalisée au début de la maladie puis de manière régulière pourrait prédire une progression avant l’apparition de signes cliniques ou radiologiques, offrant la possibilité de modifier le traitement de façon plus précoce.
Si l’examen de référence reste actuellement la biopsie classique par endoscopie ou guidée par scanner qui permet l’examen de la tumeur elle-même, la biopsie liquide est un acte non invasif qui donne donc cette possibilité de refaire les examens pour détecter une modification histologique et l’apparition d’une mutation de résistance.
D’après un entretien avec le Pr Christos Chouaid, onco-pneumologue, CHIC de Créteil.

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