Éthique

Projet de Loi sur la Fin de Vie : une évolution majeure de la Législation

Alors que les débats sur le droit à l'aide à mourir reprennent de plus belle, la France est à la recherche d'une voie médiane. Dans une récente intervention, la Ministre de la Santé est revenue sur les enjeux et les perspectives d'une révision de la loi Claes Leonetti sur la fin de vie.

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  • 11 Sep 2023
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    Au cœur d'une société en constante évolution, la question de la fin de vie suscite des débats profonds et soulève des préoccupations éthiques cruciales. Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation générale et des Professions de Santé, a présenté sur l'émission « La Santé en Questions » le projet de loi qui aborde cette thématique sensible en trois volets clés.

    Ce projet, tout en respectant les valeurs fondamentales de notre société, ouvre la voie à un débat parlementaire attendu et nécessaire.

    Un Droit à l'Aide Active à Mourir Encadré

    Le premier volet du projet de loi concerne le droit à une aide active à mourir, sujet longtemps entouré de controverses et de questionnements. Pour accéder à cette aide, trois critères seront requis : être majeur et capable de discernement, avoir un pronostic vital engagé à moyen terme, et exprimer une demande réitérée. Cette approche vise à garantir une démarche réfléchie et éclairée de la part du patient.

    De plus, le projet de loi prévoit une clause de conscience spécifique pour les médecins. La demande du patient sera évaluée de manière collégiale, impliquant un dialogue entre les professionnels de santé afin de garantir la légitimité de la décision.

    Renforcement des Droits des Patients et Protection des Personnes Vulnérables

    Le deuxième volet du projet de loi met en avant les droits fondamentaux des patients et la protection des personnes vulnérables. La législation affirmera le droit du patient à une information exhaustive sur sa condition et à la possibilité de refuser tout traitement. Les directives anticipées, qui permettent aux patients de consigner leurs souhaits en matière de soins en fin de vie, seront facilitées et intégrées dans le dossier médical partagé. De plus, le projet de loi établira un droit opposable aux visites pour les patients hospitalisés ou résidant en EHPAD, garantissant ainsi la présence de proches durant ces moments cruciaux.

    Un Engagement Ferme en Faveur des Soins Palliatifs

    Le dernier volet du projet de loi s'attaque au développement des soins palliatifs, un domaine qui revêt une importance grandissante dans une société vieillissante. La stratégie nationale vise à former davantage de professionnels de la santé dans ce domaine spécifique, à anticiper l'intervention palliative et à favoriser la coordination entre les différentes structures de prise en charge. L'objectif est de fournir un accompagnement de qualité aux patients en fin de vie, en prenant en compte leurs besoins physiques, émotionnels et psychologiques.

    Une Législation En Phase Avec la Volonté Populaire

    Agnès Firmin-Le Bodo a souligné que ce projet de loi vise à répondre à la demande de deux tiers des citoyens qui souhaitent voir évoluer la législation concernant la fin de vie. C'est dans cet esprit que le projet de loi sera présenté au Président de la République à la fin de l'été, suivi d'un examen minutieux par le Conseil d'État. Le débat parlementaire qui s'ensuivra se veut l'occasion d'échanges éclairés, respectueux et approfondis, en vue d'aboutir à une législation équilibrée et en phase avec les valeurs de notre société.

    Ce projet de loi marque une étape cruciale dans le débat sur la fin de vie en France. En prenant en compte la diversité des points de vue et en garantissant la protection des droits des patients, il ouvre la voie à une réflexion approfondie sur un sujet délicat, tout en plaçant l'humain et la dignité au cœur de la discussion.

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    JDF