Ethique

Fin de vie : l'Académie de médecine préconise un droit à l'assistance au suicide

L'Académie nationale de médecine a émis un avis en faveur d'un droit à l'assistance au suicide "à titre exceptionnel", mais a exclu tout recours à l'euthanasie. Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler son projet de loi sur "une aide active à mourir" d'ici la fin de l'été, l'institution médicale a pris position sur ce sujet délicat.

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  • 31 Aoû 2023
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    Ce débat éthique et complexe sur la fin de vie est un sujet de société important. La position de l'Académie nationale de médecine apporte une contribution essentielle à la réflexion autour de la légalisation de l'aide active à mourir. Elle met en avant la nécessité de prendre en compte la dignité et la volonté du patient tout en veillant à encadrer cette pratique pour préserver les valeurs médicales et éthiques fondamentales.

    Dans un avis rendu le 17 juillet, l'Académie nationale de médecine soutient la mise en place d'un droit à l'assistance au suicide dans des circonstances exceptionnelles. Cependant, elle souligne également l'importance de renforcer les services de soins palliatifs sur tout le territoire français, une mesure jugée "impérative".

    Si le droit à l'assistance au suicide est intégré dans le futur projet de loi, l'Académie nationale de médecine propose plusieurs garanties à mettre en place. Elle suggère, par exemple, qu'une évaluation collégiale soit réalisée avant toute prise de décision. Cette mesure permettrait de prendre en compte plusieurs points de vue et de garantir une approche réfléchie et équilibrée.

    Par ailleurs, l'avis précise que l'administration du produit létal ne devrait pas être effectuée par les médecins et soignants. Au contraire, le patient serait en mesure de réaliser lui-même le geste létal. Cette approche vise à préserver l'autonomie du patient et à respecter sa volonté de mettre fin à ses souffrances de manière consciente.

    Il est important de noter que l'Académie nationale de médecine distingue clairement le droit à l'assistance au suicide de l'euthanasie. Dans cette dernière, c'est un tiers qui administre directement le produit létal au patient à sa demande.

    L'institution médicale justifie son opposition à cette pratique en affirmant qu'elle transgresse "le Serment d'Hippocrate" et qu'elle est également décriée par les professionnels et les associations de l'accompagnement en fin de vie.

    Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler son projet de loi, il est certain que les débats sur la fin de vie se poursuivront, et que la question de l'aide active à mourir continuera de susciter des discussions passionnées au sein de la société française.

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    JDF