Pollution

Comment les microplastiques empoisonnent nos sols et notre santé

Tous les sols sont massivement contaminés par les microplastiques, selon des chercheurs français. Une pollution qui a des conséquences sur tous les échelons du vivant : la faune, la flore et même le corps humain.

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  • 25 Mai 2025
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    "Les sols sont plus contaminés que les océans par les microplastiques." C’est le constat alarmant d’une vaste étude menée par l'Inrae et le CNRS, publiée ce vendredi 23 mai. Leur expertise scientifique révèle une pollution systémique touchant "tous les types de sols, même désertiques", avec des conséquences sur l’ensemble du vivant. En cause : l'utilisation massive de plastiques dans les secteurs agricole et alimentaire depuis les années 1950.

    Une infiltration généralisée dans les sols

    Les chercheurs français et européens, qui ont passé en revue plus de 4.500 publications scientifiques, estiment que tous les sols, y compris agricoles, contiennent entre "100 à 10.000 particules de microplastiques par kilogramme de sol dans le premier mètre de profondeur". Compost, paillage, lisier, irrigation, dépôts dans l’air : les sources de contamination sont multiples. Les plastiques dits biodégradables n'y échappent pas, car ils restent "faiblement biodégradés en conditions réelles".

    Les conséquences touchent tous les échelons du vivant. "Tous les organismes vivants sont contaminés par les microplastiques", expliquent les chercheurs. Chez les animaux et les humains, ils sont "retrouvés dans la plupart des organes", comme les poumons, le système digestif, le placenta, mais auss dans le lait maternel. Les nanoplastiques, encore plus infimes, pénètrent jusque dans les cellules. "Au niveau moléculaire, ils induisent un stress oxydatif et altèrent le métabolisme énergétique des cellules."

    Les microplastiques, un cheval de Troie

    Quel impact sur notre santé ? Certaines études récentes pointent un lien entre une exposition chronique aux microplastiques et des inflammations, fibroses, troubles du système reproducteur ou encore des effets neurologiques. Les microplastiques agissent aussi comme un "cheval de Troie", véhiculant des substances toxiques comme les phtalates ou le bisphénol A. Ce dernier, même à faible dose, est associé à "des maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 ou l'obésité", précise l’étude.

    Avec 20 % des plastiques consommés en France dédiés aux secteurs agricoles et alimentaires, dont 91 % pour les emballages, la question de leur encadrement devient cruciale. Les plastiques sont "une source directe de contamination des écosystèmes", insistent les experts, qui invitent les pouvoirs publics à s’emparer sérieusement du problème.

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    JDF