Onco-Dermato
Carcinome à cellules de Merkel : vers une combinaison de traitements en 1ère ligne
La combinaison de deux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, un anti-PD1 (nivolumab) et un anti-CTLA-4 (ipilimumab) s’accompagne d’un taux élevé de réponse objective dans le carcinome de Merkel non résécable, récidivant ou métastatique. Une nouvelle avancée pour ces tumeurs rares de mauvais pronostic.
- megaflopp/iStock
Le carcinome à cellules de Merkel est un cancer cutané rare mais agressif, associé à un taux élevé de métastases. Le traitement standard des formes non résécables, des rechutes et des formes métastatiques de carcinome à cellules de Merkel se fonde depuis quelques années sur les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (anti-PD1, anti-PD-L1, ICI) en monothérapie.
Cette stratégie s’accompagne de taux de réponse objective variant de 33% à 58 % selon les études ayant évalué l’avélumab et le pembrolizumab, réponses pouvant être durables. Cependant, d’autres approches doivent être développées, notamment pour les patients non répondeurs, pour lesquels peu d’options thérapeutiques existent.
Chez des patients naïfs ou non de traitement par ICI
Le recours à une combinaison de traitement, associant un inhibiteur de CTLA-4 à un anti-PD1, stratégie qui avait déjà fait la preuve de son intérêt dans d’autres types de tumeur, a donné des résultats très positifs dans une étude de phase 2, publiés dans le Lancet. Cette étude, randomisée en ouvert, a inclus 50 patients dans deux centres aux Etats-Unis, naïfs ou non au traitement par ICI. Ils ont tous reçu un traitement combinant du nivolumab et de l’ipilimumab, complété ou non par une radiothérapie stéréotaxique sur au moins un site tumoral.
Après 14,6 mois de suivi, les auteurs rapportent un taux de réponse objective de 100% (dont 41% de réponse complète) chez les patients naïfs de traitement antérieur par ICI. Chez ceux déjà traités antérieurement par ICI, le taux de réponse a été de 31%, dont 15% de réponse complète.
Pas de bénéfice supplémentaire de la radiothérapie stéréotaxique
La réalisation ou non une radiothérapie stéréotaxique n’a pas eu d’impact sur les taux de réponse. La radiothérapie a toutefois permis un très bon contrôle local des lésions irradiées, même chez les patients dont la maladie progressait sous traitement.
Le taux d’effets indésirables de grade 3 ou 4 a été de 40% chez les patients n’ayant pas eu de radiothérapie, et de 32% chez ceux ayant reçu une radiothérapie.
Les auteurs de ce travail estiment ainsi que la combinaison nivolumab + ipilimumab constitue un nouveau traitement de première ligne du carcinome à cellules de Merkel non résécable, avancé ou en rechute, et un traitement de sauvetage chez les patients n’ayant initialement pas répondu à une monothérapie.











