Particules fines

La pollution de l'air aggraverait l'apnée du sommeil

Une étude européenne révèle que la pollution de l’air pourrait aggraver l’apnée du sommeil. En cause : les particules fines PM10, issues notamment des pots d'échappement et des activités industrielles.

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  • 29 Septembre 2025
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    Et si l'air que nous respirons pendant la nuit influençait directement la qualité de notre sommeil ? Une étude présentée au Congrès de la Société européenne de pneumologie (ERS) à Amsterdam, aux Pays-Bas, suggère que la pollution atmosphérique pourrait intensifier les symptômes de l'apnée obstructive du sommeil (AOS).

    L'apnée du sommeil, un trouble sous-estimé

    Caractérisée par des arrêts répétés de la respiration durant la nuit, l'apnée du sommeil touche de nombreuses personnes sans qu'elles en aient conscience. "Non seulement cela entraîne une somnolence excessive, mais cela augmente aussi le risque d'hypertension, d'AVC, de maladies cardiaques et de diabète de type 2", rappelle l'équipe de recherche dans un communiqué.

    Menée sur plus de 19.000 patients répartis dans 25 villes et 14 pays, cette recherche s'est appuyée sur les données de la base européenne sur l'apnée du sommeil. Les chercheurs ont croisé les résultats des études du sommeil avec les niveaux de PM10, des particules fines issues notamment des pots d'échappement des véhicules et des activités industrielles.

    Résultat ? "Nous avons confirmé une association positive statistiquement significative entre l'exposition à long terme aux PM10 et la gravité de l'apnée obstructive du sommeil", affirme le professeur Martino Pengo, coordinateur de l'étude. Chaque augmentation d'une unité de PM10 correspond à une hausse de 0,41 du nombre d'événements respiratoires par heure de sommeil. À l'échelle individuelle, l'effet peut paraître modeste, mais il devient significatif pour la santé publique.

    Des disparités selon les villes

    Les effets ne sont pas homogènes en Europe. Lisbonne, Paris ou Athènes présentent une corrélation plus forte entre pollution et gravité de l'AOS. Cela pourrait s'expliquer par des différences climatiques, la nature des polluants ou encore la manière dont les systèmes de santé dépistent le trouble.

    Pour la professeure Sophia Schiza, spécialiste du sommeil, cette étude est un signal fort : "Elle rappelle que s'attaquer à la pollution n'est pas seulement essentiel pour la planète, mais aussi pour notre respiration et notre qualité de sommeil."

    Si vous souffrez d'apnée du sommeil et vivez en zone urbaine, il peut donc être utile de vérifier la qualité de l'air autour de chez vous. Aérez aux heures les moins polluées, utilisez des purificateurs d'air et parlez-en à votre médecin, concluent les chercheurs.

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