Diabétologie

Diabète : Liraglutide en prévention précoce de la récidive d'AVC

Le liraglutide réduit de près de moitié le risque de récidive d’AVC à 90 jours chez les patients diabétiques avec AVC mineur ou AIT à haut risque.

  • Liubomyr Vorona/iStock
  • 24 Novembre 2025
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    Les patients présentant un AVC ischémique mineur ou un AIT à haut risque restent exposés à un risque élevé de récidive, atteignant 13 % en 90 jours chez les personnes ayant un diabète de type 2. Les traitements standards réduisent partiellement ce risque, mais l’inflammation vasculaire, la résistance à l’insuline et l’instabilité athéromateuse demeurent des mécanismes contributifs. Les agonistes du GLP‑1, dont le liraglutide, possèdent des effets cardio‑métaboliques et anti‑inflammatoires qui pourraient offrir une protection supplémentaire en phase aiguë.

    Une réduction significative du risque

    L’essai LAMP a inclus 636 patients randomisés dans les 24 heures suivant les symptômes pour tester l’efficacité du liraglutide. La récidive d’AVC à 90 jours est survenue chez 7,9 % des patients sous liraglutide contre 13,8 % sous traitement standard (HR 0,56 ; IC95 0,34–0,91 ; p=0,02). Les événements vasculaires étaient également réduits (8,5 % vs 15,7 %). La proportion de patients atteignant une excellente récupération fonctionnelle (mRS ≤1) était significativement meilleure sous liraglutide (87 % vs 78 %). Les effets indésirables graves étaient comparables, hormis une hausse attendue des troubles digestifs.

    Un essai multicentrique rigoureux

    L’étude, menée dans 27 hôpitaux chinois, était randomisée, ouverte, avec évaluation en aveugle. Les patients étaient âgés d’au moins 50 ans, avec AVC mineur (NIHSS ≤ 3) ou AIT à score ABCD2 ≥ 4, et diabète de type 2 connu ou nouvellement diagnostiqué. Le liraglutide était introduit rapidement, avec une titration progressive jusqu’à 1,8 mg/j. L’objectif principal était la récidive d’AVC à 90 jours, évaluée via une analyse de Cox et un suivi centralisé, garantissant la fiabilité des données malgré l’arrêt prématuré des inclusions (financement insuffisant).

    Conclusion et perspectives

    Le liraglutide pourrait devenir une nouvelle option dans la prise en charge précoce des AVC mineurs chez les patients diabétiques de type 2, en réduisant significativement le risque de récidive et en améliorant la récupération. Toutefois, l’arrêt anticipé et la puissance statistique limitée imposent de confirmer ces résultats dans des essais plus larges, et avec les agonistes hebdomadaires du GLP‑1.

     

     

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