Psychologie
Comment la routine peut devenir une force quand on souffre d'anxiété
Un cadre sécurisant ne fait pas disparaître les inquiétudes mais les rend plus gérables.

- Par Dr Claire Lewandowski
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- iStock/Jacob Wackerhausen
Quand on souffre d’anxiété, les imprévus et l’incertitude peuvent parfois sembler insurmontables. Le cerveau reste en alerte, le cœur s’emballe, et les pensées tournent en boucle. Pour éviter que l’anxiété ne prenne toute la place, la routine peut être un repère et un allié.
La routine face à l’incertitude
Le simple fait de ne pas savoir ce qui va se passer demain peut nourrir l’anxiété et déclencher des inquiétudes disproportionnées. Mettre en place une routine, même simple, limite cette incertitude en s’appuyant sur ce qui est prévisible et contrôlable.
Cela peut être, par exemple, de se lever à la même heure tous les jours, d’avoir un rituel le matin ou le soir, de marcher quelques minutes dehors ou de prévoir une séance de sport pour garder un rythme rassurant. Ces gestes répétés donnent une impression de contrôle et fonctionnent comme un phare dans la tempête. Petit à petit, le cerveau apprend à se calmer dans ce cadre prévisible et la vie quotidienne devient moins source de menace.
La régularité fonctionne comme un ancrage intérieur
Au-delà d’un emploi du temps, la routine agit comme un fil conducteur qui aide à structurer la journée. Elle permet de marquer des points de repère qui soutiennent l’équilibre intérieur. En instaurant des étapes de détente et de relaxation tout au long de la journée (se préparer une tisane, faire un exercice de respiration, une méditation ou même lire quelques pages), vous réduisez le flot de pensées anxieuses.
Savoir qu’une activité agréable vous attend chaque jour constitue un repère régulier qui crée une continuité et une stabilité intérieure sur lesquelles s’appuyer quand l’anxiété menace de tout désorganiser.
Construire sa routine avec bienveillance et flexibilité
La routine prend toute sa force quand elle est conçue avec douceur et adaptée à chacun. Il ne s’agit pas de s’imposer un emploi du temps rigide, mais de cultiver des gestes qui apportent du réconfort. Parfois, une simple habitude, comme s’accorder quelques minutes de respiration consciente après le travail, a plus d’impact qu’une succession de règles strictes.
La communication joue également un rôle clé : expliquer à ses proches que l’on a besoin de ces repères quotidiens permet de se faire comprendre et d’être soutenu. La routine peut même devenir une activité partagée, comme une promenade du soir, qui renforce le lien et l’entraide.
En savoir plus : "Bonjour anxiété : parler de santé mentale" de Marco Coiffard.