Pneumologie
Cancer du poumon avec métastase unique synchrone : l'agressivité thérapeutique se justifie
La survie des CBNPC avec métastase unique synchrone est proche de celle des tumeurs localisées, d'où l'intérêt d'un traitement agressif. D’après un entretien avec Anne-Claire Toffart.
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De 1993 à 2012, 4832 dossiers de patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade I à IV ont été vus en RCP. Sur les 1592 stade IV, 109 (7%) patients ont été identifiés comme ayant une métastase unique synchrone. Pour deux tiers d’entre eux, la métastase était cérébrale, les autres principalement surrénaliennes ou osseuses. Les traitements ont été analysés ainsi que leur médiane de survie.
Un pronostic proche de celui des tumeurs localisées
L'étude publiée dans les Ann. Thorac Surg a montré que la survie des patients avec métastase unique synchrone traités de façon agressive, était plus proche de celle des patients avec atteinte localisée que des patients multi-métastatiques : leur survie globale médiane était significativement plus longue (18.9 mois vs 6.1 mois, p<0.0001) que celle des stades IV “classiques”. Pour 90 patients (83%), les traitements proposés en première intention étaient curatifs sur les 2 sites. Les facteurs indépendants de survie étaient : l’âge > 63 ans (HR=1.63), le PS 3-4 (HR=7.91), la CT (HR=0.38) et la chirurgie sur les 2 sites (HR=0.35).
Une agressivité thérapeutique justifiée
Anne-Claire Toffart, onco-pneumologue au CHU de Grenoble, fait référence à une étude similaire parue en 2016, sur 49 patients, porteurs de 3 métastases et dont la chirurgie ou radiothérapie après traitement systémique avait amélioré la survie de 4 à 12 mois. L’intérêt d’être maximaliste dans la prise en charge de ces patients est évident. Lorsque la chirurgie n’est pas possible, on peut avoir recours à la chimiothérapie mais cette étude ne permet pas de définir le séquençage des traitements. On peut imaginer une chimiothérapie première, puis des traitements locaux par radiothérapie ou chirurgie à visée curative, sauf dans le cas d’une métastase cérébrale symptomatique qui sera opérée d’emblée.
En conclusion, les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules avec métastase unique synchrone, traités par chimiothérapie et chirurgie sur les 2 sites, ont une survie globale, plus proche de celle des stades III que des autres stades IV. Les traitements agressifs et curatifs d’emblée ont donc toute leur place pour ces patients. Le séquençage thérapeutique reste à déterminer par d’autres études.









