Pneumologie

BPCO : le contrôle des allergènes ralentirait la progression

Un tiers des patients atteints de BPCO sont sensibilisés à un allergène, qui représente facteur aggravant en cas d'exposition chronique. Une éviction des allergènes, comme pour les asthmatiques, pourrait permettre de mieux contrôler la maladie. D’après un entretien avec Olivier LE ROUZIC.

  • 16 Déc 2021
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    Une étude, dont les résultats sont parus en novembre 2021 dans l’American Journal of Repsiratory and Critical Care Medicine, a cherché à déterminer la prévalence et l’association avec la sensibilisation aux allergènes domestiques dans la progression de la BPCO et la fréquence des exacerbations. Pour cela, l’exposition à cinq allergènes domestiques courants a été évaluée chez d’anciens fumeurs atteints de BPCO. Les sujets avaient une moyenne d’âge de 67 ans et un VEMS moyen de 53%.  Ces allergènes étaient les poils de chats, chiens et souris, les blattes et les acariens. Les symptômes de la BPCO, la fonction pulmonaire et la fréquence des exacerbations ont été évalués en fonction de la sensibilisation.

    Une prévalence de sensibilisation significative

    Le docteur Olivier LE ROUZIC, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Lille, rappelle que le lien entre la sensibilisation à des allergènes et la BPCO n’est pas toujours recherché, comme il peut l’être dans l’asthme. Or, un grand nombre de patients atteints de BPCO sont sensibilisés à des allergènes, notamment à des allergènes domestiques présents à leur domicile. Olivier LE ROUZIC souligne que la prévalence de la sensibilisation aux allergènes chez les patients porteurs de BPCO est significative. Cette étude permet donc de savoir si les sujets exposés aux allergènes ont un moins bon contrôle de la maladie et un pronostic moins favorable.  Parmi les patients observés, tous atteints de BPCO moyennement sévère, 77% étaient exposés à au moins un allergène domestique et 17% d’entre eux avaient une sensibilisation.

    Une évaluation nécessaire du domicile

    Olivier LE ROUZIC rapporte que les patients atteints de BPCO exposés et sensibilisés à un allergène ont une fonction respiratoire plus altérée, une qualité de vie dégradée et des exacerbations plus fréquentes. Il précise donc que ces résultats suggèrent que cette exposition environnementale pourrait jouer un rôle sur la progression de la BPCO. Une évaluation du domicile des patients serait donc utile. Oliver LE ROUZIC rappelle que l’on connait le rôle aggravant de la sensibilisation aspergillaire ou de l’exposition à des milieux humides chez les patients BPCO mais que les allergènes classiquement recherchés dans l’asthme ne sont pas évoqués en cas de BPCO. Un meilleur contrôle du domicile de ces sujets permettrait de mieux maîtriser la progression de la maladie, en réalisant une éviction des allergènes, telle qu’elle est effectuée au cours de l’asthme.

    En conclusion, la recherche de l’exposition et de la sensibilisation aux allergènes domestiques chez les patients BPCO permettrait leur éviction et un meilleur contrôle de la progression de la maladie, notamment en matière de fréquence des exacerbations.

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    JDF