Pneumologie

BPCO : des signes plus sévères en cas de sensibilisation fongique environnementale.

Une sensibilisation fongique environnementale est associée à des manifestations cliniques plus sévères au cours de la BPCO. Une étude asiatique partiellement extrapolable en Europe a fait le point. D’après un entretien avec Emilie FREALLE.

  • 18 Jun 2020
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    Une étude asiatique, dont les résultats sont parus en avril 2020 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à montrer l’impact des moisissures intérieures, notamment l’aspergillose, sur la sévérité de la BPCO. Au total 446 sujets atteints de BPCO ont été inclus et dépistés contre un panel d’allergènes (acariens, pollens et champignons). L’exposition environnementale extérieure a été évaluée. L’’exposition intérieure par étude métagénomique a été réalisée pour onze patients.

    Un rôle significatif des moisissures dans l’évolution de la maladie

    Le docteur Emilie FREALLE, praticien hospitalier en mycologie à l’Institut Pasteur de Lille, rappelle que l’effet négatif des moisissures intérieures sur la santé n’est plus à prouver et que beaucoup de travaux ont été réalisés dans le cadre de l’asthme, notamment chez l’enfant, prouvant que les moisissures ont un rôle significatif sur le développement et l’évolution de l’asthme de l’enfant. Les moisissures auraient également un rôle dans l’évolution de la BPCO. L’étude réalisée en Asie a évalué la fréquence des exacerbations, l’évolution du VEMS en fonction des profils cliniques. Elle souligne que le résultat concernant le lien entre l’exposition aux moisissures et la fonction respiratoire est limité par le faible nombre (11) de sujets évalués.

    Une étude asiatique extrapolable en Europe ?

    Emilie FREALLE, explique que cette étude peut globalement être extrapolable en Europe compte-tenu du choix des allergènes comme le Pénicillium ou l’Aspergillus, même si d’autres champignons sont plus spécifiquement asiatiques. Une étude monocentrique sur la sensibilisation fongique et la fonction respiratoire est actuellement en cours à Lille. Ce travail a inclus 62 patients atteints de BPCO, suivis pendant 18 mois, bénéficiant de mesures grâce à des capteurs électrostatiques placés à leur domicile. Il apparait que les sujets sensibilisés ont un niveau plus élevé d’exposition et un VEMS plus faible.

    En conclusion, la sensibilisation aux moisissures a un rôle sur l’évolution de la BPCO. Les champignons intéressants à étudier dans un panel d’allergènes doivent être identifiés.

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    JDF