Onco-thoracique
Cancer du poumon : le dépistage efficace chez les patients à haut risque mais pas assez réalisé
Une revue de la littérature parue récemment rappelle le bénéfice retrouvé en termes de baisse de mortalité, dans le cadre d’essais sur le dépistage du cancer du poumon.
- Egor Kulinich/istock
Dans cette revue de la littérature, publiée dans le Journal of Thoracic Oncology, il est rappelé que le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer au niveau mondial. Le cancer du poumon représente 20% des décès liés au cancer, tous types de cancers confondus.
La réalisation d’un scanner thoracique annuel de dépistage, chez des patients à haut risque de cancer du poumon, permet de dépister des cancers pulmonaires à des stades plus précoces, et par conséquent, de réduire la mortalité chez les patients à haut risque de développer un cancer du poumon.
Population à risque bien définie
De nombreuses organisations encouragent de ce fait l’instauration d‘un dépistage annuel par scanner thoracique tout du moins chez les personnes à haut risque.
La définition des patients à haut risque étant : être âgé entre 50 et 75 ans, et avoir une consommation de tabac ≥15 cigarettes par jour pendant ≥25 ans, ou ≥ 10 cigarettes par jour pendant ≥30 ans, et avoir arrêté de fumer depuis moins de 10 ans ou fumer encore.
Autorisé aux USA mais insuffisamment réalisé
Aux USA, ce dépistage est remboursé, mais peu de personnes y participent. A ce jour environ 5% des personnes à haut risque de développer un cancer du poumon réalisent ce dépistage au niveau mondial.
Cette faible participation des populations étant liée, d’une part, aux difficultés d’accéder à un scanner thoracique dans de nombreux pays ; d’autre part à la préoccupation des cliniciens d’irradier des patients de façon annuelle ; ou encore au coût de mise en œuvre de ce dépistage. Le risque de faux positifs au et de sur-diagnostics est aussi un frein aujourd’hui à la mise en place de ce dépistage.
Pas encore en France
Les 2 essais majeurs sont l’essai NLST (National Lung Screening Trial) réalisé aux USA et publié en 2011 sur > 53000 personnes, et l’essai NELSON en Europe sur 15000 personnes publié en 2018.
Ces deux essais retrouvaient respectivement une baisse de mortalité reliée au cancer du poumon de -20 à -24% grâce au diagnostic par scanner thoracique annuel. Aujourd’hui en France ce dépistage organisé n’est pas à l’ordre du jour, mais le sera peut-être demain.











