Pneumologie

BPCO : même sans symptôme, une obstruction bronchique limite l’effort

Les personnes dépistées par la spirométrie avec un trouble ventilatoire obstructif, mais qui n’ont pas de symptômes de BPCO, ont des capacités diminuées à l’exercice.

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  • 22 Juin 2016
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    Les patients asymptomatiques qui ont un trouble ventilatoire obstructif (TVO) ne se comportent pas à l’effort comme des sujets normaux mais comme des personnes atteintes d’une BPCO. C’est ce que montre une étude française qui a analysé trois groupes : 20 personnes sans symptômes de BPCO dépistées avec un TVO, 20 sujets contrôles en bonne santé avec une spirométrie normale, et 20 malades avec un diagnostic de BPCO, donc symptomatiques avec un TVO.

    Tous les participants à l’étude avaient un tabagisme de plus de 15 paquets/années, et étaient appariés pour l’âge, le sexe et l’IMC. Le trouble obstructif était défini par un rapport VEMS/CVF inférieur à la limite inférieure de la normale après bronchodilatateur, une définition plus restrictive que celle de GOLD qui propose un VEMS/CVF inférieur à 0,70.

     

    Epreuve d’effort

     

    Une épreuve d’effort cardio-respiratoire incrémentale maximale a été réalisée chez les participants à l’étude et les résultats montrent que les sujets asymptomatiques avec TVO se comportent à l’effort comme les patients avec une BPCO. Ils ont des niveaux de dyspnée plus élevés que les sujets sains contrôles, des consommations maximales d’oxygène et des puissances maximales développées inférieures aux sujets contrôles et similaires à celles observées chez les patients BPCO.

    Bien que moins fréquente que dans la BPCO, la distension d’exercice est plus fréquente chez les sujets asymptomatiques avec obstruction bronchique que chez les contrôles (respectivement 85 %, 50 % et 10 %, p = 0,04 et 0,01). Une des traductions de l’anomalie obstructive est donc la distension d’effort.

    C’est donc la fonction respiratoire qui détermine la limitation à l’exercice et l’identification d’un TVO persistant chez un sujet asymptomatique se manifeste au cours d’un effort. Les conséquences sur le pronostic de ces patients et sur une éventuelle prise en charge thérapeutique ne sont pas encore connues et devront faire l’objet d’autres études.

    D’après un entretien avec le Pr Bruno Degano, pneumologue, Hôpital Jean Minjoz, Besançon

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