Diabétologie

DT2 : réduction des insuffisances cardiaques et des décès avec les inhibiteurs de SGLT2

Un très large registre international confirme en vie réelle le net bénéfice cardiovasculaire des inhibiteurs de SGLT2 et donne de nouveaux renseignement

  • MrHamster/epictura
  • 19 Juin 2017
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    Les résultats d’une étude appelée « CVD-REAL » ont fait l’actualité de l’ADA 2017 puisqu’ils montrent une large réduction des hospitalisations et des décès pour insuffisance cardiaque chez les diabétiques de types 2 sous inhibiteurs de SGLT2.

    Surtout, il apparaît que ce bénéfice est patent pour tous les patients atteints de diabète de type 2, qu’ils aient ou pas une maladie cardiovasculaire préexistante, et quel que soit l'inhibiteur de SGLT2 utilisé.

    Un large registre international en vie réelle

    L'étude CVD-REAL a analysé les résultats de 306 156 patients souffrant de diabète de type 2 de cinq pays différents (États-Unis, Royaume-Uni, Norvège, Suède et Danemark) qui ont été traités avec un inhibiteur du SGLT2.

    Les chercheurs ont comparé les taux d'insuffisance cardiaque et de décès chez les patients atteints ou non de maladies cardiovasculaires préexistantes aux taux d'insuffisance cardiaque chez les malades mis sous inhibiteur de SGLT2 et d'autres médicaments hypoglycémiants. La méthode des scores de propension a été utilisée pour apparier les patients traités par des inhibiteurs de SGLT2 avec les témoins.

    Après appariement, les caractéristiques de base ont été équilibrées entre les groupes, et l’analyse a porté au total sur 306 156 patient, 150 000 années-patients (100 947 PY pour SGLT2i, 89 208 PY pour les autres hypoglycémiants oraux) et 950 nouveaux événements d’insuffisance cardiaque.

    Réduction de l’insuffisance cardiaque et de la mortalité

    Sous inhibiteurs de SGLT2, la réduction des taux d’insuffisance cardiaque est de 31% inférieure chez les patients atteints de maladie cardiovasculaire et 45% en l’absence de maladie cardiovasculaire préexistante (HR 0,69, IC 95% 0,59-0,80, HR 0,55 IC 95% 0,34-0,88).

    Des résultats similaires sont observés pour les décès totaux et les décès par insuffisance cardiaque, que les patients aient ou non des antécédents de maladie cardiovasculaire.

    De plus, le bénéfice des inhibiteurs de SGLT2 est cohérent, quel que soit le type d'inhibiteur de SGLT2 utilisé, qui varie pourtant d'un pays à l'autre.

    L’association statistique observée entre les inhibiteurs de SGLT2 et des taux plus faibles de mortalité et d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque est observée dans les cinq pays participants.

    En pratique

    Les inhibiteurs du SGLT2 réduisent la réabsorption rénale du glucose en provoquant l'élimination de glucose sanguin dans les urines.

    Cette étude apporte des preuves supplémentaires par rapport aux grandes études randomisées concernant le potentiel des inhibiteurs de SGLT2 à améliorer l’équilibre et la survie des patients atteints de diabète de type 2. Elle démontre que les résultats observés dans les études randomisées (EMPA-REG pour l’empagliflozine et CANVAS pour la canagliflozine) sont aussi observés dans la vraie vie alors que les malades sont beaucoup moins sélectionnés.

    Ces résultats montrent que l'inhibition de la SGLT2 est susceptible de bénéficier à tous les patients atteints de diabète de type 2, qu'ils aient ou non une maladie cardiovasculaire ou une insuffisance cardiaque connue.

    Il est également important de relever qu'il y a une différence d'inhibiteur de SGLT2 utilisé dans chaque pays, ce qui suggère que les avantages observés avec les inhibiteurs de SGLT2 sont susceptibles d'être un effet de classe.

    Des recherches antérieures avaient montré que les patients atteints de diabète de type 2 ont un risque d'insuffisance cardiaque de 30% plus élevé par rapport aux patients sans diabète. Les résultats de CVD-REAL suggèrent que l'utilisation d'inhibiteurs de SGLT-2 peut permettre de réduire l'incidence de l'insuffisance cardiaque chez les patients diabétiques et de la mortalité qui y est associée. Une situation qui met les pouvoir publiques français en porte-à-faux car il faut rappeler que cette nouvelle classe d’antidiabétiques oraux n’est toujours pas remboursée en France.

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