Médicaments

Antidépresseurs : tous les effets secondaires physiques ne se valent pas

Certains médicaments antidépresseurs font perdre du poids, d'autres en font gagner. Une vaste méta-analyse révèle des effets secondaires physiques très contrastés selon les molécules.

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  • 22 Octobre 2025
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    Somnolence, perte d'appétit, maux de tête... Si leur efficacité sur l’humeur est souvent mise en avant, les antidépresseurs peuvent aussi entraîner des effets secondaires physiques notables – et ces effets varient fortement d'une molécule à l'autre. Une vaste méta-analyse, publiée dans The Lancet, révèle ainsi que certains antidépresseurs peuvent provoquer des changements rapides de poids, de rythme cardiaque et de pression artérielle, tandis que d'autres ont des effets plus bénins.

    Des différences physiques entre les médicaments

    Cette analyse de grande ampleur, portant sur 151 essais cliniques et 17 rapports de la Food and Drug Administration (le gendarme américain du médicament), a compilé les données de plus de 58.000 patients traités avec 30 antidépresseurs différents sur une durée moyenne de huit semaines. Les résultats sont clairs : l'agomélatine est associée à une perte de poids moyenne de 2,5 kg, tandis que la maprotiline entraîne une prise de poids de 2 kg. Plus frappant encore, la moitié des patients sous maprotiline ou amitriptyline prenaient du poids, alors que 55 % de ceux sous agomélatine en perdaient.

    Mais les variations ne se limitent pas au poids : certains antidépresseurs influencent aussi la fréquence cardiaque ou la tension artérielle. Par exemple, la fluvoxamine diminue le rythme cardiaque de 8 battements par minute (BPM) en moyenne, tandis que la nortriptyline l’augmente de 14. La même nortriptyline entraîne une baisse de tension de 7 mmHg (millimètre de mercure), alors que la doxépine l’augmente de 5 mmHg.

    Adapter le traitement à chaque patient

    Pour les auteurs de l’analyse, ces données ne doivent en aucun cas décourager le recours aux antidépresseurs. "Ils restent des traitements essentiels et efficaces pour les troubles de la santé mentale", affirment-ils dans un communiqué. L’objectif est plutôt de permettre une prescription plus personnalisée, en tenant compte du profil de chaque patient. "Il est crucial que la décision sur le choix du traitement se fasse toujours entre le médecin et le patient, en fonction de ses besoins et préférences."

    Les chercheurs recommandent ainsi de revoir les lignes directrices actuelles afin d’intégrer ces différences physiologiques entre les médicaments. A noter que les effets émotionnels, sexuels ou encore l'efficacité clinique n'étaient pas inclus dans cette étude, mais devraient être pris en compte dans les prochaines.

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